mercredi 16 décembre 2020

Deux mil vingt vint

 


Deux mil vingt vint

Tranquillement

Bonne année criaient les gens

et Bonne santé surtout….

Et puis ils sont partis

Kirk Douglas, Michou Tonie Marshall

Et on l’accuse Roman Polanski

Et les Misérables triomphent et au printemps

LE misérable se découvre.

Un mal qui répand la terreur

Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre

Venu de Chine sautant la Muraille

Il surgit au moment des municipales

Mars fit fleurir un mot nouveau

Confinement

Mot mortuaire

Mourir sans fleurs ni couronne

Presque en cachette

Mise en terre à la bonne franquette

Et l’angoisse et la peur

Et les journalistes médecins

Et les médecins journalistes

Répandant la frayeur

Ehpads fermés

Écoles bouclées

Et nos politiques d’argumenter

A coup de nécessité 

Bas les masques

Qui ne sont pas là

Gestes barrières

Automatiques les barrières ?

Le baiser devient viol

La poignée de mains

Jeux de vilains

Interdit de se marier

S’éviter, s’enfermer

D’ailleurs tout est fermé :

Parcs, stades, cinémas

Théâtres, bars, restaurants

Et même librairies

Fermez les rangs

Ça ne sert à rien

On peut vivre sans

Faites-vous du mauvais sang

Devant BFM qui ment

Cnews qui se vend

Ces télés pour voir le monde par le petit bout de l’écran !

Heureusement, un nouveau sport est lancé

La course aux vaccins

La panacée pour sauver l’humanité

Et si c’était pas vrai !

Depuis hier on retrouve un peu

Le droit de sortir

Mais pas au Nouvel an !

 Alors 2021 ?

On verra…

 Bien ?

 

 

 

 

 

mercredi 9 décembre 2020

 Trouve-moi des mots

des mots nouveaux

des mots pour dire

tes états d’âme

et me maudire


Trouve-moi des mots

des mots nouveaux

des beaux mots

des mots pour concerto

des mots qui fassent écho


Trouve-moi des mots

des mots recto des mots verso

des mots demos

des mots primo ou secundo

des mots d’imbroglio


trouve-moi des mots

des mots pour faire des jeux de mots

des mots longs des mots couts courts

pas des mots incognito

des mots qui fassent leur numéro


Ressors des mots anciens

des nervins  des roussins

des staphylins

des mots qui dansent dans les vertugadins

des mots qui chantent des refrains


Trouve-moi toujours des mots

des moteurs des modalités

des modérateurs mobilisateurs

des monologues monochromes

les mots de roi des monarchiques

des mots simples des monolingues


Et même des mots à la mode

Ou des mots morts

des mots moqueurs pas pour des odes

des mots moraux qui suivent l’ordre

et des mots encore  à modeler


Trouve-moi des mots aide moi

je n’ai plus de mots-clés

mon cerveau s’en est allé


trouve-moi des mots pour pouvoir parler

je pars en morceaux

Je m’en vais morose


je pars mollement

démodelé modéré

vers une retraite mortuaire


ne cherche plus de mots



               En

                                  FIN

vendredi 4 décembre 2020

L'exact ment

 

Reste à l’écoute

attentive

l’exact ment

parti pour ailleurs

l’ailleurs de la folie douce

l’ailleurs des utopies

des voix spirituelles

des voies sur naturelles

dans le silence pesant de l’absence

inacceptable

insoupçonnable

inavouable

dans le mutisme des voies confinées

des non-dits

des sans repères des repères

des guérisons impossibles

sur des plaies inexistantes

inventées

imaginées

amplifiées

Prends le temps

le temps d’accepter

sans chercher

que comprendre

quand l’incompréhensible domine

quand la vérité se travestit de mensonges

dans leur pays de douleur

dans leurs songes choisis

sur des terres inconnues

où le seul passage n’évoque pas la sagesse

le gourou chamane entraîne les faibles perdus

il a encore à faire

le maître KO pour rejoindre le chaos

faire revenir la lumière

le film est fini

mauvais film navet pas primé

décor à détruire musique à baisser

images à coloniser

dialogues à réécrire en VO

 

Fini l’entracte

prendre la vraie vie

la vie vraie

l’ivraie

l’ivresse.




23/04/2020

04/12/2020

 

vendredi 13 novembre 2020

L'oiseau

 

Je l'entends, elle est là, au-dessus de ma tête.

Je scrute le ciel à droite, à gauche, je cherche, encore et encore. Elle est toujours là, elle me nargue.

Elle me voit elle, elle ne change pas d'endroit.

Son piaulement vient toujours du même endroit mais cet endroit, je ne le vois pas.

Dans le soir qui tombe, en cette fin d'après-midi d'automne, ce ciel gris est mieux qu'un camouflage pour elle. Mais pour moi, c'est un défi. Bon, j’ai perdu. J'arrête. Oui, j'arrête là.

Au milieu des vignes, mon chien se demande ce que je fais, planté comme un pieu, la tête au ciel.

Allons ce n'est pas aujourd'hui que je la verrai, la buse.

jeudi 12 novembre 2020

à quoi ça sert de vivre

 


à quoi ça sert de vivre

si la vie n’a plus de saveurs

 

    à quoi ça sert de vivre

si je ne puis goûter aux fruits de l’automne

à la châtaigne craquante

au potiron surprenant

au vin nouveau

 

    à quoi ça sert de vivre

si je ne puis m’étonner

du parfum du chèvrefeuille

qui envahit ma haie

reverdissante à chaque printemps

 

 à quoi ça sert de vivre

si je ne puis respirer cet air nouveau

chargé de mille pollens

complaisant buffet offert

à mes travailleuses ailées

 

    à quoi ça sert de vivre

sans la chaleur de la bûche de Noël

sans le carillon des Pâques nouvelles

sans l’hommage à mes chers disparus

 

    à quoi ça sert de vivre

s’il faut rester confiné

seul

 devant un écran toujours allumé

 

autant crever !

 


lundi 2 novembre 2020

La légende de l'athlète de Vaud

Il y a fort longtemps (on dirait le début d'un conte), au cours d'une récréation, un collègue/ami me raconta une histoire. Nos récentes retrouvailles ont ranimé des souvenirs, dont cet épisode un peu estompé. Nos mémoires défaillantes se sont alliées et j'ai repris la plume (ou plutôt le clavier) pour coucher définitivement ce futur monument de la littérature contemporaine ! Voici donc....(roulement de tambours...) la légende de l'athlète de Vaud ! Le roi était bien triste ! Oui, une tristesse immense ! sa fille unique, la magnifique princesse Sidonie, allait avoir vingt ans. Il aurait dû être heureux le roi ! Vingt ans sa princesse, une fille superbe, sans conteste la plus intelligente et la plus belle de tout le royaume. (Vous remarquerez que j’ai dit « intelligente « en premier. Si j’avais dit : la plus belle et la plus intelligente de tout le royaume, les féministes auraient encore hurlé « Oui, pour les mecs, y’a que le physique qui compte ! Et la beauté intérieure, alors, et bla bla bla…. » Moi, j’ai pas envie de me faire lyncher à la sortie ! Donc, elle allait avoir vingt ans, elle était intelligente et belle. Mais, depuis sa naissance, une sorcière jalouse avait prononcé une malédiction sur le royaume et créée un monstre sanguinaire qui devait détruire le royaume … Quand ? Vous suivez, hein ? Oui, le jour anniversaire de la princesse Sidonie. Le roi avait tout essayé : il avait lancé ses armées contre le monstre, sans succès. Il avait essayé d’amadouer la sorcière, peine perdue…Et il restait à peine un mois de répit ! Alors, une nouvelle fois, il lança à appel à tous les valeureux chevaliers du royaume et des royaumes environnants ! Quiconque réussirait à vaincre le monstre pourrait lui demander n’importe quelle récompense, y compris la main de la magnifique – et intelligente- Sidonie ! Dès le lendemain, ce fut la queue devant la porte du château. Tous les barons, comtes, vicomtes, marquis, ducs, venus des quatre coins de la terre (oui, je sais, la terre est ronde mais elle a des coins !) C’était une queue incroyable ! On se serait cru devant l’institut du Professeur Didier Raoult pour le dépistage de la Covid-19 ! Le roi indiqua aux prétendants le chemin qui menait à l’antre du monstre. Et les voilà partis. Certains coururent comme des fous, armés d’une simple épée, d’autres réfléchirent, élaborant même des stratagèmes, imaginant des pièges…Bref, pendant plus d’une semaine, la montagne retentit de cris, de hurlement, de rugissements, de cliquetis d’armes…Mais, hélas, beaucoup furent tués et les quelques survivants revinrent dans un bien triste état. Le roi était désespéré, prêt à accepter le sacrifice terrible quand, un beau matin, la veille du jour fatal, un homme se présenta à la porte du château ! Grand, bâti comme une armoire bretonne (ou normande, ou picarde, ou provençale, au choix), il avait des muscles impressionnants. — Sire, j’ai traversé tout le Jura. Je suis Suisse, je viens de comté de Vaud. Même là-bas, on a entendu votre triste histoire. Alors, j’ai pris la route et je viens vous débarrasser de la bestiole qui menace la princesse ! — Ah, brave Suisse du Comté de Vaud, puisses-tu dire vrai ! — Pas de soucis Sire (pas facile à dire, ça !) Indiquez-moi le chemin ! Et aussitôt, notre homme, que dis-je notre homme, notre surhomme, prit la direction de l’antre du Monstre. On ne tarda pas à entendre des hurlements effrayants, des plaintes qui déchiraient le silence jurassique. On aurait pu croire que Steven Spielberg était en train de tourner Jurassique Park, le retour ! Et, alors… Et alors, et alors…eh, eh ! Non Zorro n’est pas arrivé mais notre héros s’avança, couvert de sang, tenant à la pointe de son épée la tête sanguinolente du monstre déchu ! Des cris de joie, des applaudissements, des vivats avertirent le roi qui se précipita pour accueillir son sauveur ! — Ah, mon brave, tu as réussi ! Tu me sauves et tu sauves la belle Sidonie. Demande-moi ce que tu veux comme récompense, la moitié de mon trésor, un château, des terres et même la main de la Princesse. Je suis prêt à t’accorder ce que tu me demanderas ! — Que nenni, Sire je ne suis pas venu pour faire fortune ni même pour prendre épouse ! — Mais alors, que veux tu ? — Ah, Sire, je désirerais une plume d’aigrette car, j’en ai aperçu de très belles en venant ici ! — Une plume d’aigrette ??? — Oui Sire, mais une plume très fine, la plus fine possible ! — Et bien soit ! répondit le roi interloqué. Et il envoya ses meilleurs chasseurs débusquer une aigrette près des étang pour lui subtiliser la plus fine de ses plumes. Le roi offrit donc la plume à notre héros mais il ne put s’empêcher de lui demander la raison de ce choix, tellement modeste en comparaison de tout ce qu’il aurait pu lui donner comme récompense ! — Ah ! Sire : ce n’est pas difficile à comprendre ! Voyez-vous, je voudrais être célèbre et entrer dans l’Histoire ! Alors, je pense qu’on n’est pas prêt d’oublier L’athlète de Vaud à la fine aigrette ! PS : pour toute réclamation s'adresser à Jean-Luc R !

samedi 31 octobre 2020

la sorcière au nez de fer

Un peit conte enregistré vite fait pour Halloween ! C'est ici https://youtu.be/7-DPDLS1iik

lundi 26 octobre 2020

Projet d'expo

 

Retour de nuit2

Espoir


Etang 3

Rivage 2

Larguez les amarres 1

Larguez les amarres II

Vers l'étang : le pinier
Retour de nuit 2

encre 

Kyrie 2

Les oiseaux

jeudi 15 octobre 2020

Finie la retraite

 Halloween, Halloween, allô Win ?

Même pas peur !



mercredi 9 septembre 2020

ROSE

 


Elle s’appelait Rose

je l’ai rencontrée un matin

un matin d’été

d’un pas alerte elle cheminait

Je ne vous connais pas vous

vous êtes qui

c’est ainsi qu’elle m’a abordé

nous avions nos rendez-vous matinaux

elle marchait et

elle parlait

elle m’en a raconté

sa jeunesse ses combats ses plaisirs

 de sa voix rocailleuse et pleine de sourires

je ne connaissais rien des Catalans

de Salses

ni rien ni personne

en quelques kilomètres

elle a ouvert son livre d’Histoires

et me l’a partagé

 

Tu vas me manquer Rose

comme tu vas manquer à tant d’autres

 

Au revoir là-haut

on a encore de la route

 à faire ensemble.

samedi 18 juillet 2020

Aux enfants

Faire le deuil de ses chers disparus

est-ce donc possible

habillés de lumière nos défunts

vivent encore près de nous.

Ce n’est pas une pierre ou une urne

qui les abrite

c’est notre cœur pour toujours.

Ma mère est encore là

elle me console encore

où me cajole en me couvrant de baisers.

Mon père me recommande encore la prudence,

quand je manipule mon nouvel opinel.

Je me dispute encore, pour de faux, avec mes frères

mes cousins

mes amis.

J’offre encore des fleurs à mes toutes premières amours.

je n’ai pas fait le deuil

je ne veux pas le faire.

 

Mais peut-on faire le deuil des vivants…

Ceux qui ont voulu disparaître de notre vie,

ceux qui refusent la main tendue, l’explication perdue,

ceux dont on attend un hypothétique pardon

pour des paroles malheureuses

pour des attitudes inconséquentes

pour des gestes trop brusques

pour des manques de tendresse…

ceux-là existent vraiment

de chair et de notre sang

ils sont quelque part, à vivre une vie que l’on ignore

 

à aimer des enfants qui nous sont devenus inconnus, leurs enfants

ces petits-enfants que l’on espérait choyer

dont on voulait entendre les premières paroles

dans on voulait ressentir les premiers baisers

les premières caresses

les toutes premières complicités.

et cela nous est refusé

pour des histoires du passé

que l’on a oubliées

que l’on a tenté d’oublier

mais qui sont encore bien gravées,

dans la mémoire de ceux qui ont décidé


de nous enterrer.

 

18/07/2020

lundi 1 juin 2020

Quand tu seras grand

Quand tu seras grand
sentiras-tu le besoin
chercheras-tu à savoir
tes pourquoi seront-ils plus insistants
voudras-tu combler le vide
Si tu le veux
alors je te dirais

Je te dirais les milliers de poèmes
que je n’ai pas écrits
les larmes brouillant ma vue
et le crayon indocile
sous les spasmes de douleur

Je te lirais toutes ces histoires
ces contes vrais de l’enfant retrouvé
de l’absent trop présent
de l’absent constamment  présent

Je te referais toutes ces balades
ces fleurs ces champignons
la vie sauvage surprise
dans tes éclats de rire

Je te raconterais
Les espoirs
les échafaudages branlants
d’explications
les heures passées à refaire le monde
à combler ce qui n’a pas été

Je te pleurerais les baisers refoulés
les caresses retenues
les câlins envahissants
dans mes gestes impuissants


Et puis non

Je me tairai
je te laisserai me charmer
je ne me lasserai pas de t’entendre
tu auras tellement
tellement à tenter de combler
toute ton enfance
qu’ils m’ont volée

et puis je serai trop vieux
je suis déjà trop vieux
une seule parole sera à graver
Petit Maé

Ton grand-père t’a toujours aimé.




01/06/2020



jeudi 7 mai 2020

Huit mai



Huit Mai
les armes se sont tues
des silences se sont élevés
onze heures du matin
est-ce possible après quatre ans de combat
les alliés désunis n’ont  pas été unanimes
huit mai ou neuf mai
peu importe les amours propres
c’est la capitulation de l’ennemi nazi
la fin de la seconde guerre mondiale.

Mais, vous vous en moquez
vous les pseudo pacifistes
vous les pas fiers d’être une nation
rebelle de l’ordre établi
contestataires de la contestation
dans le mois de mai
vous ne célébrez que le premier

Soyez heureux !
cette année deux mil vingt
sera d’une sobriété exemplaire
pas de défilé pas de Marseillaise
devant le monument du souvenir
pas de drapeaux pas de décorés émus
pas de banquets républicains

cette année un covid 19
ennemi secret plus mortel
que dix mille tonnes de bombes
est là
présent sur tous les fronts
constituant l’armée
devant laquelle  nos tacticiens
diplomés
non pas d’écoles militaires
mais des laboratoires de recherche
sont aussi désunis
que les décorés de breloques

Ce Huit mai
vous ne vous le verrez pas passer
restez confinés
faites votre sortie d’une heure
à un kilomètre de chez vous.
évitez les stèles commémoratives
la musique qui marche au pas
cela ne vous regarde pas
moi, j’irai au cimetière
sur la tombe de mon père
il avait vingt-quatre ans

nous ne nous sommes pas connus.





7/05/2020


lundi 4 mai 2020

Kyrie 2



Dites-moi un pays
une province
une ville même
où les terrasses sont accueillantes
où les parc résonnent de joies d’enfants
où les vitrines des magasins attirent l’œil
des passants insouciants
où les bancs sont encore publics

Dites-moi un village
un seul
même le plus petit
où des écoliers exultent
Dites-moi une usine
une fabrique un atelier
qui laisse échapper
l’odeur de l’ouvrage bien fait
Dites-moi une boulangerie
une épicerie
un supermarché
où les chalands laissent passer
le temps

Dites-moi une église un temple
une synagogue
une mosquée blanche
qui accueille le corps
de l’être aimé victime
de ce microscopique ennemi

Mais vous pourrez me dire
la peine l’angoisse le questionnement
l’incertitude pour demain
pour tout à l’heure même

mais vous ne pourrez me cacher
tout ce que je hais d’entendre

mais vous ne pourrez plus dire
l’espoir minime
de peur
qu’il disparaisse.

04/05/2020




dimanche 3 mai 2020

Tout tout de suite


Tout
 tout de suite
à l’instant
tout
l’entièreté
retrouver le monde perdu
sans souffrance
sans interdit
sans distances mesurées
sans horaires minutés
sans justificatifs
sans dérogations
sans balcon de vingt heures
sans médecins journalistes
sans journalistes médecins
sans litanies des hospitalisés
des réanimés  des lits occupés
des hôpitaux surchargés
laisser de côté les masques bricolés
les flacons de solutions
les gants de protection
les gestes barrières
les départements colorisés

Tout
tout de suite
pouvoir circuler
se frôler
se toucher
poignées de mains baisers autorisés
se tenir enlacés sur la plage retrouvée
remplir ses flacons
à la fontaine sacrée
aller où bon nous semble
s’attabler à la terrasse d’un café
contempler la foule
l’aimer
entendre ses sonorités rassurantes
sourire dans les embouteillages
ne plus s’impatienter aux caisses
retrouver les rythmes
les phases un moment oubliées
et puis surtout
en relisant Monsieur Prévert

Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors
il y a des guerres ... des épidémies des tremblements
de terre des paquets de mer des coups de fusil ...

et laisser la place à la poésie.




jeudi 23 avril 2020

Reste à l'écoute


Reste à l’écoute
attentive
l’exact  ment
parti pour ailleurs
l’ ailleurs de la folie douce
l’ailleurs des utopies
des voix spirituelles
des voies sur naturelles
dans le silence pesant de l’absence inacceptable
insoupçonnable
inavouable
dans le mutisme des voix confinées
des non-dits
des sans repères des repaires
des guérisons impossibles
sur des plaies inexistantes
inventées
imaginées amplifiées

        Prends le temps
        le temps d’accepter
        sans chercher
que comprendre
quand l’incompréhensible domine
quand la vérité se travestit de mensonges
dans leur pays de douleur
dans leurs songes choisis
sur des terres inconnues
où le seul passage n’évoque pas la sagesse

le gourou chamane entraîne les faibles perdus
il a encore à faire
le mettre KO pour rejoindre le chaos
faire revenir la lumière
le film est fini
mauvais film navet pas primé
décors à détruire musique à baisser
images à coloriser
dialogues à réécrire
en VO
fini l’entracte
reprendre la vraie vie
la vie vraie
l’ivraie
l’ivresse.


23/04/2020

mercredi 15 avril 2020

une petite histoire de rien du tout

 A écouter

ICI

C'est une histoire pour petits et grands
pour passer le temps
quelques instants
pendant le confinement...

dimanche 5 avril 2020

Silence (Confinement 20 jours)


Écoute
nul bruit nul pas nulle voix
entends ce silence
je ne savais pas son existence

qui le crée
comment se forme-t-il
absence de sons
absence de mouvements
à quoi servaient-t-elles
ces longues avenues vides

tu te souviens des fumées
des odeurs d’essence,
des couleurs
tu te souviens de la foule
des attentes des bousculades
et des sirènes qui couvraient tout
des bolides rouges des fourgons noirs
des clignotants orange ou bleus
dansant au rythme des deux-tons
prioritaires
et le reste
tu t’en rappelles encore

ce n’est déjà qu’un souvenir
Ah retrouver cette agitation
ces mouvements ces musiques ces projecteurs
ce bruit
un instant
un instant seulement
pour me dire
que j’existe.                                                                     05/04/2020

vendredi 3 avril 2020

Droit de sortie



Malou ma chienne mon prétexte
mon visa mon autorisation dérogatoire
grâce à toi, chaque jour c’est le même cérémonial
remplir l’imprimé dater minuter signer
le bâton de marche
ah oui
les gants le flacon de gel hydro alcoolique
les mouchoirs en papier
masque ou pas masque
le téléphone la carte d’identité
la laisse…
vraie check liste de pilote
ou inventaire à la Prévert…
en  route

Quelle route
à droite à gauche
au choix
la ville la campagne
la forteresse ou les vignes

être tranquille
une heure
soixante minutes
pas plus
  3 avril
Confinement +18

mercredi 1 avril 2020

On avait dit que le printemps allait revenir


 https://static.nationalgeographic.fr/files/02_coronavirusbody_1197870977.jpg
On avait dit que le printemps allait revenir
que s’en était finit des longues nuits froides
des soirées interminables à attendre que le temps passe
on nous avait dit bientôt plage sable soleil
les marchés colorés les légumes parfumés les fruits charnus
on nous avait promis des journées qui chantent
on faisait des rêves de vacances des sorties entre amis
des grillades et des plateaux de fruits de mer
des bouteilles de vin frais des verres embués
On nous avait promis tant de promesses
les robes légères les cheveux au vent les visages halés
les mômes courant en chantant
et même les chiens fricotant
et puis, et puis

les blouses blanches
les masques et les solutions hydroalcooliques
les gestes barrières
la peur
la peur au ventre
des visages graves à longueur d’antenne
restez chez vous
des imprimés pour sortir
et des listes de chiffres les atteints, les entrants, les morts
et les morts
et les enterrements sans familles
les crémations comme dans de tristes souvenirs
combien de temps combien de temps encore
plus d’amour facile
l’ennemi est chez moi
il me dit résigne toi
et je ne le crois pas
non, j’veux pas crever
j’ai pas fini de vivre
je veux encore du soleil
des plongeons dans la mer
des embrassades à tout va
serrer les mains
claquer des becs
j’veux pas crever pas tout seul
pas dans un lit de réanimation
étouffé
j’veux pas crever pas encore
pas encore
pas encore
j’suis pas si vieux
j’suis pas trop vieux…


mardi 31 mars 2020

le fil à suivre



Avec ce confinement qui dure depuis quinze jours j’ai perdu le fil de mes idées. Pourtant il est bien là, le fil. Pas le fil à plomb : je ne peux pas bricoler. Tout ce qu’il faut pour bricoler ne fait pas partie des denrées de première nécessité. Alors, je reste à la maison.
Un fil à la patte, je passe des coups de fil. Ce qui est idiot, soit dit en passant, car mon Smartphone n’a pas de fil. Donc j’appelle les amis sans perdre le fil de la conversation. On parle de tout et de rien., suivant les affinités de chacun.
Sébastien regrette d’avoir remisé son fils à pêche. Patrick n’a plus de fil barbelé pour finir l’enclos de ses abeilles. Catherine épluche ses haricots verts sans laisser le moindre fil.
Grâce au réseau sans fil, je parcours la planète sans perdre le fil de mes conversations.
Pendant ce temps, Isabelle choisit son plus beau fil à repriser après l’avoir démêlé tel un fil d’araignée. Et que font Philippe et Philomène ? Ils poursuivent le fil de leurs discussions. Pas facile à suivre le fil de leur vie. Ils sont toujours sur le fil du rasoir, à croire que l’un ou l’une veut passer l’autre par le fil de l’épée. Et tel Moïse confié au fil de l’eau, leur vie compliquée démêle le fil d’Ariane suivant un hypothétique fil rouge à se casser les dents. Le fil dentaire ne sert à rien. De toute façon leur vie est cousue de fil blanc, elle ne tient qu’à un fil, elle leur donne du fil à retordre et suit tant bien que mal le fil du courant.
Quant à moi j’arrête. Mon fil conducteur est cassé et le facteur n’est pas là pour le raccommoder avec un joli fil doré !




lundi 30 mars 2020

cococo vid 19


Terre morte rues désertes silence
 ombres furtives dans la nuit  silence      sortir braver l'interdit    avoir envie          on ne regarde plus devant              trop d'inconnu   même pas de questions  seulement espérer vivre       échapper à la bête      cette bête plus petite que l'imagination pouvait se la représenter
 aucun romancier n'avait écrit une telle catastrophe
mais cette bête plus terrible que mille dragons des légendes
cette bête qui tue homme femme enfant vieux jeune sans prévenir
cette bête est là
tout autour   partout       en nous   
alors on nous dit     on  nous dit à longueur d'antenne  des voix qui envahissent et l'espace et l' esprit
 des voix qui conseillent qui ordonnent qui décrètent
 ô poète détruit le mot liberté ce mot qu’Éluard écrivait sur des cahiers d’écolier
les écoles sont fermées
la bête y est           elle rôde sournoise silencieuse inattendue

Pas de malades imaginaires pas de Toinette pour s’écrier
le poumon vous dis-je le poumon
car c’est lui qu’elle attaque     la bête empêche de respirer elle attaque le souffle le souffle qui est la vie
alors combat         combat de chaque instant avec des armes désuètes
nos masques et nos gants    le lavage des mains jusqu’à l’usure
l’évitement            le confinement             les gestes barrière       et la clé
 la clé pour fermer cette barrière qui la possède

on n’ose plus vivre d’ailleurs            vivre pourquoi    pour qui
c’était mieux avant                  ah oui                  oui   c’était mieux avant

 le coronavirus