Parus, à paraître, en cours... des "Poèmes",du slam,des contes et toutes sortes de textes. pas de quoi avoir un Prix !
dimanche 26 janvier 2014
Coup de gueule
Le poète a toujours raison
Dit ce poète dans sa chanson
Mais si lui pouvait l’écrire
Et nous l’écouter sans rire
Ça fait parfois bien mal
De côtoyer cette espèce d’animal
Qui nous abreuve de ses bouts rimés
Qu’il tient à nous dédicacer.
Arrêtez ! Arrêtez ! S’il vous plaît
Cessez de vous étaler
Cessez de vous admirer
Vous éclaboussez de vos vers pourris
De vos alexandrins mal construits
Et de vos métaphores bancales
Les poètes dont vous piquez l’original
Vos sujets sont bien pauvres
Et votre inspiration morose
Vous débitez des vers bancals
Comme une machine infernale
Faisant rimer palette de bois
Avec poètes aux abois,
Belle aubépine avec ma voisine
Et lavandin avec magasin
Et vous déclamez
D’une voix de fausset
Aux fêtes de familles
Ou dans des spectacles de pacotilles
Ces bouts de vers mal rythmés
Qui peuv’pas marcher sur leurs deux pieds
Ces strophes insipides
Qui feront de fameux bides.
Oui, poètes pédants continuez
Par vos caricatures
À cultiver la jachère de votre inculture
Et si le cœur vous en dit
Si la crainte ne vous envahit
Venez faire un tour un de ces samedis
Sur des scènes montées dans de bons bistrots
Venez écoutez ces auteurs de bons mots
Ces jeteurs de vers qui n’engendrent pas de
maux
Ceux qui ne se prennent pour des héros
Qui n’envoient ni chez Gallimard ni chez Maspero
Des manuscrits ringards pour être publiés
Mais qui jonglent avec sourires et bonne humeur
Sur la corde raide des vrais slameurs
Venez-vous régaler de Grand Manitou, de Clo
De charmeur Slameur Lover , de Toto et
Et de tous les autres grand Cormoran
Qui vous donneront des cours gratuitement
Ou corrigeront vos vers
Seulement contre quelques verres !
samedi 25 janvier 2014
La crise
La
nation se gave d’utopies jusqu’à s’en rendre obèse
Et
le peuple des petits n’est plus très à
l’aise
En
Bretagne comme dans les autres régions d’ ailleurs
On
croit bien que c’est la fin des malheurs
Mais
à me creuser la tête à m’en faire des rides
Pour
vous convaincre de combler tout ce vide
Par
la révolution des mots et les cortèges de rimes
Pendant
que Marx dort ce qui est gravissime
Et
que Robespierre en vain on l’espère
Poutine
casse la baraque et coopère
Et
Obama surpris, regarde et laisse faire
On
s’en prend à rêver à une dame de fer
Mais
on a que Martine , MaMe et NKM
Ce
qui fait bien peu, mesdames convenez-le
A
moins de vouloir faire la révolution des
bas bleus !
La
crise
Agitation
récession
Y’a
plus rien d’bon
Plus
que l’obsession
De
sortir de cet’ dépression
Y’en
marre
De
pas pouvoir
Sortir
de ce trou noir
J’en
peux plus
D’cette
agitation
D’entendre
parler
Des
stocks option
Des
banquiers
Qui
dorment pas en prison
Et
des crèves la faim
Qui
ont peur de demain
Marre
des politiques
Bien
au chaud
Dans
leurs petites boutiques
Qui
puent le fric
Calme-toi !
Laisse-toi faire, rien de bon
A
espérer la révolution
Le
NPA n’est plus là, le PC est cassé
Le
PS au pouvoir est passé
Et
François dans son palais de l’Élysée
Se
demande encore comment il y est arrivé !
Si
Coppée se met à rêver, si Fillon
Espère
un jour être le bon pion
Pourquoi
pas Hallyday à l’académie
Et
Chimène Badi ambassadrice de la
Poésie ?
La
crise
Agitation,
récession
Plus
rien de bon, laisse béton
Va
toucher tes alloc
Ton
RSA, ton RMI
Pointe-toi
à Pôle emploi
Espère
toujours un CDD
Pour
remplacer tes cent CDI
Et
tu peux donner de la voix
Du
boulot, tu y crois ?
Prends
ta femme comme coloc
Devant
la télé bois ton bock
Écoute
Pujadas au bout du rouleau
Et
l’autre Gilles Bouleau
Qui
te dit que tout va bien
Que
demain à midi Jean Pierre Pernaud
D’un
sourire enjôleur
Te
fera oublier les parachutes dorés
Les
placards d’argent et les indemnités
A
t’en faire débrancher ton sonotone !
Te
plains pas, regarde ailleurs
Y’a
pas qu’ l’Afrique où tout est noir
Plus
d’esclaves au Qatar qu’en Égypte antique
L’Asie
se réveille enfin
Et
de l’Europe, imagine la fin !
Obama
veut soigner son pays
Les
Républicains n’en ont pas envie
Et
en Grèce, partout on dégraisse
Aux
Indes on viole à tout va
La
femme est moins sacrée que la vache
Dans
beaucoup d’États des USA
La
peine de mort n’est sûrement pas en sursis !
Plus
près de nous, en Bulgarie,
En
Turquie, en Albanie
Même
si les noms de ces pays
Riment avec souris
Crois-tu
que les enfants se marrent
Avec
Bonne nuit les petits
A
coudre des chemises de nuit
En
dentelle et des ballons de rugby
Par
centaines !
Le
Japon colmate ses fuites
Et
redoute un nouveau tsunami
Et
même au Vatican, le pape François
S’il
n’a plus de taudis ni de favelas
Doit
se battre contre les gourbis
Repaire
de la mafia
Et
veut faire oublier
Que
dans son Argentine
Il
a fricoté avec la junte de vermines
Imposant
la voie divine
Aux
victimes violées, sidaïques et trompées
Pour
un bout de caoutchouc salvateur
Il
a préféré un hypothétique Sauveur !
Allez,
j’arrête là
La
crise en France elle a du bon,
Et
même si Coluche, l’abbé Pierre
Et
le secours populaire
Demain,
eux, ne seront pas au chômage
Finalement,
et j’en suis fier
D’entendre
chanter la liberté
Sur
les portiques d’écotaxe
De
voir fleurir des bonnets rouges…
Et
des bleus et de blancs
Sur
les têtes des bambins tout contents
Qui
s’en foutent qu’on leur aménage
Leur
temps à l’école
Ils
savent qu’ils peuvent jeter du pain aux oiseaux
Et
qu’à Noël
Quoiqu’il
arrive
Ils
seront comblés de mille cadeaux !
le Barde
Il parcourt la lande
Cheveux au vent
A peine retenus par un large catogan
Il la sillonne chaque jour
Pour y puiser sa raison
Sa raison d’être Breton.
Breton de terre, breton d’Argoat
Loin de la mer qui l’impressionne
Chaussures ancrées dans un sol
lourd
Réputé pauvre mais pourtant si
riche
De ses racines noueuses et solides.
Il en connaît chaque chemin,
chaque lopin
Chaque dévers chaque aubépin
Il sait où niche l’oiseau
timide
Et où se gite le vieux
solitaire.
Il va seul, toujours, le Penn Bazh
à la main
Sans crainte d’une rencontre
mauvaise
Et s’il croise un vieux calvaire
Lui revient en mémoire quelques
vieilles prières
Celles que disait sa mère aux yeux
de lumière
Il est
Il est.
Il est encore.
Encore et encore.
Dans le souffle de la vie
Dans le murmure du vent
Dans la brise et la tempête
Il est.
Dans le flux montant
Dans la marée qui vague
Dans le vague du temps
Il est.
Sur la cime enneigée
Dans la plaine et la taïga
Dans les roches du Sahara
Et les sables de Gobi
Il est.
Dans les échos de ta voix
Dans les friselis de tes sourires
Dans tes larmes de peine
Il est.
Et à la fin du temps
Quand en vain on le
cherchera
Quand il dira : j’étais
Je partirai.
mercredi 1 janvier 2014
Injures et jurons
Lubrique et obscène, grossièrement dégoûtant, mon inélégance
langagière sied mal à mes volontés d’appartenir à une grande classe.
Pisse-ruisseau provincial, j’ai suivi peu de classes,
cultivant mon inculture au gré des vents tout en me prenant pour un modèle
référent.
Sachant parler de tout et ne connaissant rien du tout, j’ai
inventé des études érudites et des recherches profondes pour parader dans les
salons. Collectionnant les dictionnaires, du plus menu ou plus ardu, retenant
des listes entières de méta langage, passant du lexical au médical, du grammatical
au segmental, mon érudition était à l’aulne de mes investissements
pécuniaires.
Paradant tantôt devant les jeunes femmes mais le plus
souvent devant des femmes certaines, mon éducation sentimentale fut rapidement
menée au gré des rencontres et c’est là que mon vocabulaire s’enrichit encore,
de ces mots trop vivants pour mourir dans un dictionnaire.
Ma famille avait pourtant tout fait pour bien m’élever et me
laisser en héritage un langage châtié (du latin castigare, de castus : pur).
Mais, un héritage peut se dilapider et, bien que n’étant pas atteint du
syndrome de Gilles de la Tourette, il m’arrive de prononcer et même, suprême
décadence d’écrire des bordées d'injures incontrôlables !
Dans ces injures et jurons divers, je dois admettre une préférence pour tous ceux qui commencent par la lettre « C » !
Et ils sont nombreux ! Je ne vous ferais pas l’injure
de les lister ou de vous proposer des devinettes, mais, avouez que depuis
quelques secondes, ils vous assaillent déjà ! Non ?
Voyons, ne soyez pas prude ! Ne rougissez pas !
Vous en connaissez !
Non ! Cacemphate, callipédie, cénotaphe, chancissure, chiliaste,
circaète, colichemarde et même couillard sont des substantifs tout à fait
respectables !
Mais, savourez : chapon maubec, capon, chiabrena ,
chastron, coquart, coquefredouille, coquebert,
Corp-dieu et
couer ! Et encore les christi et les cré nom de nom chers à Georges
Brassens ! Et tous les Canaille, cannibale emplumé, catachrèse, cataplasme,
cercopithèque, chauffard, chenapan,
choléra, cloporte, coléoptère, coloquinte, coloquinte à la graisse de hérisson,
concentré de moule à gaufres, coquin, cornemuse, cornichon, cornichon diplômé,
corsaire, coupe-jarret, cow-boy de la
route, crème d'emplâtre à la graisse de hérisson, crétin de l'Himalaya, crétin
des Alpes, crétin des Balkans, Cro-Magnon,
cyanure, cyclone, cyclotron, Cyrano à quatre pattes hurlés par ce cher
Capitaine Haddock !
Bon, c’est tout pour ce soir !
Chelaouam ! Câlice moé patience avec ça ! J’vais
compisser !
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