c'est vague la mer
ils tombent en une ligne lointaine
qu'on devine à peine
inaccessible
même aux plus habiles
seul le poète dans ses rêves
quotidiens
à l'appel de ses sirènes
ou de ses démons
s'y traîne
J'habite sur un nuage depuis longtemps
depuis plus d'âge
j'y sens le vent et ses mouvements
le simoun mais aussi l'ouragan
au-dessus de la pluie je m'y noie
manège forain je monte
je descends suivant
une voie
incontrôlable
je m'accroche au gré
des courants
pressé compressé
cassé concassé
malade comprimé
passant combattant
poussant repoussant
luttant abandonnant
et il m'entraîne
sans aucune peine
là où je veux aller
plus loin
sur mon nuage
au-dessus de
la mer.