samedi 10 août 2019

Vague vague


c'est vague la mer
ça se mélange avec le ciel
ils tombent en une ligne lointaine
qu'on devine à peine
inaccessible
même aux plus habiles
seul le poète dans ses rêves
quotidiens
à l'appel de ses sirènes
ou de ses démons
s'y traîne

J'habite sur un nuage depuis longtemps
depuis plus d'âge
j'y sens le vent et ses mouvements
le simoun mais aussi l'ouragan
au-dessus de la pluie je m'y noie
manège forain je monte
je descends  suivant une voie
incontrôlable
je m'accroche  au gré des courants
pressé compressé
cassé concassé
malade comprimé
passant combattant
poussant repoussant
luttant abandonnant
et il m'entraîne
sans aucune peine
là où je veux aller
plus loin
sur mon nuage
au-dessus de
la mer. 

mercredi 7 août 2019

FIN


fin
Atteindre l’extrémité
la toute dernière frontière
là où tout finit
où rien ne commence
ne plus avoir
ne plus être
ne plus faire
ne plus frémir

atteindre la fin du rêve
le début du cauchemar
tendre la main
désespérément
vers le vide

s’assurer auparavant
d’être seul
pour ne pas montrer
pour ne pas raconter
l’extrême






Nuit


longue comme un jour
qui n’en finit pas
rêves éveillés de la vie
qui passe trop vite maintenant
que les cheveux sont gris
nuit de remue-pensées
les pires
-          Celles qui ne se gomment pas –
Pensées d’absences de deuils
De souvenirs glacés
Femmes croisées
Hommes vite rejetés
Enfants promesses non tenues
Et le reste
Tout l’immense reste
Les chemins sur lesquels on se perd
Même sans les traverser
Chemins déserts
Menant à des villes piège et marcher
Jusqu’au bout de la nuit
Quand le corps épuisé
- plus agité-
Ne fait plus rien avec l’esprit
Vidé de ses dernières pensées
Alors
Le sommeil vient pour
Tout oublier                           

mardi 6 août 2019

Ville



balcon de ville
ouverture dans le vide
vers l'inconnu
plonger
sans se repérer
se laisser tomber...

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ordonnance


quatre petits comprimés
un rouge un bleu 
deux blancs
deux petits deux gros
à avaler sans croquer 
avec un grand verre d'eau


ne pas les oublier matin et soir
matin pour passer une bonne journée
soir pour une nuit calme
et bien dormir

quatre petit comprimés
ordonnance à renouveler
encore et encore
stop
y’en a marre des cachets

tout balancer


Pas de nostalgie



Pas de nostalgie

C’est sur cette terre que je pensais finir
Écouler mes vieux jours
Dans ce bois à l’ombre de la chapelle
j’y avais fait mon refuge
bercé par la poésie
enchanté par le conte
mes amis m’entouraient
tous les quinze on veillait
ma chérie à mes côtés partageait
mes cheminements dans ces allées
centenaires et si un chevreuil nous surprenait
on le laissait filer
le temps s’écoulait presque paisible
 parfois un événement nous surprenait
la maladie d’un plus vieux
l’enterrement d’une plus vieille
la naissance d’une fleur
l’essor  d’une branche

et puis

mon corps malade m »a conduit ici
entre montagne et mer
dans le sud de la France en pays Catalan
j’ai tout à reconstruire
tout à découvrir
sachant déjà que rien ne sera jamais
comme avant

saurais-je y vivre
du moins survivre
dans ces paysages secs à attendre la pluie
en chassant les moustiques
au rythme des sardanes
au son de du flabiol et du tible
et en grignotant sur le pouce un bon morceau de diot noir.
Et puis les cimes ont éclaté vers le ciel
La mer s’est parée de mille verts et de bleus plus nombreux
On m’a raconté des histoires d’ours et
de simiots et autres monstres du Vallespir
Les korrigans étaient bien loin-
-                           l’Ankou n’avait plus droit de cité

Les cartons sont défaits, les livres déballées
La vaisselle rangée –quelques assiettes cassées-
Là-bas on a fermé les volets, jeté la clé


Je m’y ferais
 Afortunadament esta vegada*


*Pour de bon cette fois.