mardi 6 août 2019

Pas de nostalgie



Pas de nostalgie

C’est sur cette terre que je pensais finir
Écouler mes vieux jours
Dans ce bois à l’ombre de la chapelle
j’y avais fait mon refuge
bercé par la poésie
enchanté par le conte
mes amis m’entouraient
tous les quinze on veillait
ma chérie à mes côtés partageait
mes cheminements dans ces allées
centenaires et si un chevreuil nous surprenait
on le laissait filer
le temps s’écoulait presque paisible
 parfois un événement nous surprenait
la maladie d’un plus vieux
l’enterrement d’une plus vieille
la naissance d’une fleur
l’essor  d’une branche

et puis

mon corps malade m »a conduit ici
entre montagne et mer
dans le sud de la France en pays Catalan
j’ai tout à reconstruire
tout à découvrir
sachant déjà que rien ne sera jamais
comme avant

saurais-je y vivre
du moins survivre
dans ces paysages secs à attendre la pluie
en chassant les moustiques
au rythme des sardanes
au son de du flabiol et du tible
et en grignotant sur le pouce un bon morceau de diot noir.
Et puis les cimes ont éclaté vers le ciel
La mer s’est parée de mille verts et de bleus plus nombreux
On m’a raconté des histoires d’ours et
de simiots et autres monstres du Vallespir
Les korrigans étaient bien loin-
-                           l’Ankou n’avait plus droit de cité

Les cartons sont défaits, les livres déballées
La vaisselle rangée –quelques assiettes cassées-
Là-bas on a fermé les volets, jeté la clé


Je m’y ferais
 Afortunadament esta vegada*


*Pour de bon cette fois.



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