Pas de nostalgie
C’est sur cette terre que je pensais finir
Écouler mes vieux jours
Dans ce bois à l’ombre de la chapelle
j’y avais fait mon refuge
bercé par la poésie
enchanté par le conte
mes amis m’entouraient
tous les quinze on veillait
ma chérie à mes côtés partageait
mes cheminements dans ces allées
centenaires et si un chevreuil nous surprenait
on le laissait filer
le temps s’écoulait presque paisible
parfois un événement
nous surprenait
la maladie d’un plus vieux
l’enterrement d’une plus vieille
la naissance d’une fleur
l’essor d’une branche
et puis
mon corps
malade m »a conduit ici
entre montagne
et mer
dans le sud de
la France en pays Catalan
j’ai tout à
reconstruire
tout à
découvrir
sachant déjà
que rien ne sera jamais
comme avant
saurais-je y
vivre
du moins
survivre
dans ces
paysages secs à attendre la pluie
en chassant
les moustiques
au rythme des sardanes
au son de du
flabiol et du tible
et en grignotant
sur le pouce un bon morceau de diot noir.
Et puis les
cimes ont éclaté vers le ciel
La mer s’est
parée de mille verts et de bleus plus nombreux
On m’a raconté
des histoires d’ours et
de simiots et
autres monstres du Vallespir
Les korrigans
étaient bien loin-
-
l’Ankou n’avait
plus droit de cité
Les cartons sont défaits, les
livres déballées
La vaisselle rangée –quelques assiettes
cassées-
Là-bas on a fermé les volets,
jeté la clé
Je m’y ferais
Afortunadament
esta vegada*
*Pour de bon cette fois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire