samedi 25 janvier 2014

le Barde

Il parcourt la lande
Cheveux au vent
A peine retenus par un large catogan
Il la sillonne chaque jour
Pour y puiser sa raison
Sa raison d’être Breton.

Breton de terre, breton d’Argoat
Loin de la mer qui l’impressionne
Chaussures ancrées dans un sol lourd
Réputé pauvre mais pourtant si riche
De ses racines noueuses et solides.

Il en connaît chaque chemin, chaque lopin
Chaque dévers chaque aubépin
Il sait où niche l’oiseau timide
Et où se gite le vieux solitaire.

Il va seul, toujours, le Penn Bazh à la main
Sans crainte d’une rencontre mauvaise
Et s’il croise un vieux calvaire

Lui revient en mémoire quelques vieilles prières
Celles que disait sa mère aux yeux de lumière


Celle qu’il rejoindra un jour, dans un carré de terre.


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