le fil à suivre
Avec ce confinement qui dure
depuis quinze jours j’ai perdu le fil de mes idées. Pourtant il est bien là, le
fil. Pas le fil à plomb : je ne peux pas bricoler. Tout ce qu’il faut pour
bricoler ne fait pas partie des denrées de première nécessité. Alors, je reste
à la maison.
Un fil à la patte, je passe des
coups de fil. Ce qui est idiot, soit dit en passant, car mon Smartphone n’a pas
de fil. Donc j’appelle les amis sans perdre le fil de la conversation. On
parle de tout et de rien., suivant les affinités de chacun.
Sébastien regrette d’avoir remisé
son fils à pêche. Patrick n’a plus de fil barbelé pour finir l’enclos de ses
abeilles. Catherine épluche ses haricots verts sans laisser le moindre fil.
Grâce au réseau sans fil, je
parcours la planète sans perdre le fil de mes conversations.
Pendant ce temps, Isabelle
choisit son plus beau fil à repriser après l’avoir démêlé tel un fil d’araignée.
Et que font Philippe et Philomène ? Ils poursuivent le fil de leurs
discussions. Pas facile à suivre le fil de leur vie. Ils sont toujours sur le
fil du rasoir, à croire que l’un ou l’une veut passer l’autre par le fil de l’épée.
Et tel Moïse confié au fil de l’eau, leur vie compliquée démêle le fil d’Ariane
suivant un hypothétique fil rouge à se casser les dents. Le fil dentaire ne
sert à rien. De toute façon leur vie est cousue de fil blanc, elle ne tient qu’à
un fil, elle leur donne du fil à retordre et suit tant bien que mal le fil du
courant.
Quant à moi j’arrête. Mon fil
conducteur est cassé et le facteur n’est pas là pour le raccommoder avec un
joli fil doré !
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