Secrets d’automne
Les feuilles tombent emportant avec elles
Les baisers échangés et les promesses d’été
Le vent les fera voyager vers de sombres ruelles
Et mon cœur attristé restera dénudé.
Pourquoi faut-il donc toujours à l’homme
Des élans de nouveauté des envies de volupté
À renverser sur la couche usée de tant d’années
Les corps désirés d’amours débridés ?
Les jours plus courts suggèrent des nuits chaudes
Où les vêtements voleraient comme feuilles dorées
Les feulements des bêtes sauvages en maraude
Se mêleraient à nos
rauques râles étouffés.
Dans des corps à corps sordides et durables
Nos ongles marqueraient nos chairs brûlantes
Et nos langues trop tièdes d’une salive délectable
Panseraient bellement ces blessures rougissantes.
Enlacés langoureusement dans des sueurs exaltantes
Embellissant nos membres de pâleurs chatoyantes
Les derniers sursauts et un ultime spasme
Nous laisseraient pantois sur la couche des fantasmes.
Ô triste réalité quand au rêve s’éveille une nouvelle
journée
Corps flasques et tout étonnés des douleurs éprouvées
Ces longues nuits où nous nous sommes tant donnés
Marqueront de leurs stigmates nos visages désenchantés.
Alors, sur le seuil de l’entrée, encombrée de mille regrets
Je regarderais au loin le coteau noyé dans la brume
d’automne
Espérant d’autres étés de rouges et d’or parés que
crayonne
Le gardien de mes rêves que j’abrite en secret.