lundi 12 août 2013

Plus rien

Il a ouvert la porte.
Il est sorti sur le trottoir.
De l’intérieur résonnaient des voix.
Mais personne. Les voix du petit écran
Vides de vraie vie.

Il s’est avancé lentement,
Le regard perdu vers ailleurs,
Le corps brisé par tant d’attente,
L’esprit vidé par tant d’absence,
Par tant d’attente de rien.

Il ne s’est pas arrêté.
Sur la chaussée, il a continué.
L’automobiliste n’a pas pu freiner :
Le corps percuté est retombé
Plus loin. Désarticulé.

Puis plus rien. Après les bruits,
La Mort. Un silence provisoire
Avant des cris, des sirènes
Et les pleurs de l’exécuteur.


Sur la table, il avait laissé
Une lettre.
Une feuille pour personne,
Juste pour expliquer
Qu’il en avait assez

De tous ces riens.


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