vendredi 2 août 2013

Matin

D’abord il fait chauffer l’eau
Dans une petite casserole
Toujours la même, en métal léger
Qui garde les chocs du passé.

Puis du pot de café conservé au frais,
Il prélève deux grandes cuillerées
Qu’il dépose dans le filtre doucement.
Enfin, il verse l’eau, précautionneusement.

Il pose la tasse ébréchée, toujours la même
Depuis tant d’années, toujours rangée
Au même endroit sur le bord du buffet,
Rarement lavée, parfaitement culottée.

Debout, comme s’il était pressé, il boit
Cette première tasse de café.
Puis il prend un sucre
Et sort…

Son chien l’attend devant la porte
Assis, la tête droite, les oreilles dressées.
C’est pour lui le sucre et la caresse
Et les premières paroles : Bonjour, ma belle !

Alors les deux complices vont au bout du chemin.
Dans la vieille boîte à lettres, le journal.
Il revient lentement, écoutant les premiers oiseaux
Se laissant pénétrer des premières odeurs

Du jour, à peine levé. Le chien, lui, n’est pas pressé
Il goûte encore ses moments de liberté
Suivant dans le bois voisin les laissées
Des chevreuils étonnés et d’un vieux solitaire  blasé.

Une deuxième tasse moins chaude – évidemment
Puis la lecture du quotidien – avidement
La journée est commencée – renouvellement
Comme tous les matins – rituellement.





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