vendredi 19 février 2021

La chanson de ma rue

 

 

La chanson de ma rue

on l'entend tout le temps

c'est une petite chanson des rues

qui accompagne le passant

 

pas une grande symphonie pour une avenue fleurie

ou un air d'opéra pour  un Boulevard des lilas

mais une petite mélodie de trois notes

qui s'envole et puis qui trotte

 

tu peux la fredonner en allant au lycée

chez le boulanger à l'atelier

tu peux la siffloter comme un joyeux moineau

tu peux la partager avec ses trémolos

 

tu en fais ce que tu veux elle est à toi et à personne

elle veut simplement te rendre heureux

elle n'a de comptes à rendre à personne

et quand tu l'auras apprivoisée

elle aura tôt fait de te quitter

alors ce sera à toi de composer

une autre chanson des rues pour te promener

Essaie tu vas voir c'est pas compliqué

tu fais la,la,la,ou tra la lère

cherche pas un air de trouvère

dans ton cœur y'a sûrement trois notes à fredonner

 

et partout dans toute la ville se répandra un petit air facile

trois nouvelles notes de rien du tout ou plus

Si mi la ré si mi la ré si sol do fa

une petite chanson des rues

à fredonner sans retenue pour simplement

aimer  les gens

 

égayer toutes les rues.

 

Francis Delemer 13 novembre 20..

mercredi 16 décembre 2020

Deux mil vingt vint

 


Deux mil vingt vint

Tranquillement

Bonne année criaient les gens

et Bonne santé surtout….

Et puis ils sont partis

Kirk Douglas, Michou Tonie Marshall

Et on l’accuse Roman Polanski

Et les Misérables triomphent et au printemps

LE misérable se découvre.

Un mal qui répand la terreur

Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre

Venu de Chine sautant la Muraille

Il surgit au moment des municipales

Mars fit fleurir un mot nouveau

Confinement

Mot mortuaire

Mourir sans fleurs ni couronne

Presque en cachette

Mise en terre à la bonne franquette

Et l’angoisse et la peur

Et les journalistes médecins

Et les médecins journalistes

Répandant la frayeur

Ehpads fermés

Écoles bouclées

Et nos politiques d’argumenter

A coup de nécessité 

Bas les masques

Qui ne sont pas là

Gestes barrières

Automatiques les barrières ?

Le baiser devient viol

La poignée de mains

Jeux de vilains

Interdit de se marier

S’éviter, s’enfermer

D’ailleurs tout est fermé :

Parcs, stades, cinémas

Théâtres, bars, restaurants

Et même librairies

Fermez les rangs

Ça ne sert à rien

On peut vivre sans

Faites-vous du mauvais sang

Devant BFM qui ment

Cnews qui se vend

Ces télés pour voir le monde par le petit bout de l’écran !

Heureusement, un nouveau sport est lancé

La course aux vaccins

La panacée pour sauver l’humanité

Et si c’était pas vrai !

Depuis hier on retrouve un peu

Le droit de sortir

Mais pas au Nouvel an !

 Alors 2021 ?

On verra…

 Bien ?

 

 

 

 

 

mercredi 9 décembre 2020

 Trouve-moi des mots

des mots nouveaux

des mots pour dire

tes états d’âme

et me maudire


Trouve-moi des mots

des mots nouveaux

des beaux mots

des mots pour concerto

des mots qui fassent écho


Trouve-moi des mots

des mots recto des mots verso

des mots demos

des mots primo ou secundo

des mots d’imbroglio


trouve-moi des mots

des mots pour faire des jeux de mots

des mots longs des mots couts courts

pas des mots incognito

des mots qui fassent leur numéro


Ressors des mots anciens

des nervins  des roussins

des staphylins

des mots qui dansent dans les vertugadins

des mots qui chantent des refrains


Trouve-moi toujours des mots

des moteurs des modalités

des modérateurs mobilisateurs

des monologues monochromes

les mots de roi des monarchiques

des mots simples des monolingues


Et même des mots à la mode

Ou des mots morts

des mots moqueurs pas pour des odes

des mots moraux qui suivent l’ordre

et des mots encore  à modeler


Trouve-moi des mots aide moi

je n’ai plus de mots-clés

mon cerveau s’en est allé


trouve-moi des mots pour pouvoir parler

je pars en morceaux

Je m’en vais morose


je pars mollement

démodelé modéré

vers une retraite mortuaire


ne cherche plus de mots



               En

                                  FIN

vendredi 4 décembre 2020

L'exact ment

 

Reste à l’écoute

attentive

l’exact ment

parti pour ailleurs

l’ailleurs de la folie douce

l’ailleurs des utopies

des voix spirituelles

des voies sur naturelles

dans le silence pesant de l’absence

inacceptable

insoupçonnable

inavouable

dans le mutisme des voies confinées

des non-dits

des sans repères des repères

des guérisons impossibles

sur des plaies inexistantes

inventées

imaginées

amplifiées

Prends le temps

le temps d’accepter

sans chercher

que comprendre

quand l’incompréhensible domine

quand la vérité se travestit de mensonges

dans leur pays de douleur

dans leurs songes choisis

sur des terres inconnues

où le seul passage n’évoque pas la sagesse

le gourou chamane entraîne les faibles perdus

il a encore à faire

le maître KO pour rejoindre le chaos

faire revenir la lumière

le film est fini

mauvais film navet pas primé

décor à détruire musique à baisser

images à coloniser

dialogues à réécrire en VO

 

Fini l’entracte

prendre la vraie vie

la vie vraie

l’ivraie

l’ivresse.




23/04/2020

04/12/2020

 

vendredi 13 novembre 2020

L'oiseau

 

Je l'entends, elle est là, au-dessus de ma tête.

Je scrute le ciel à droite, à gauche, je cherche, encore et encore. Elle est toujours là, elle me nargue.

Elle me voit elle, elle ne change pas d'endroit.

Son piaulement vient toujours du même endroit mais cet endroit, je ne le vois pas.

Dans le soir qui tombe, en cette fin d'après-midi d'automne, ce ciel gris est mieux qu'un camouflage pour elle. Mais pour moi, c'est un défi. Bon, j’ai perdu. J'arrête. Oui, j'arrête là.

Au milieu des vignes, mon chien se demande ce que je fais, planté comme un pieu, la tête au ciel.

Allons ce n'est pas aujourd'hui que je la verrai, la buse.

jeudi 12 novembre 2020

à quoi ça sert de vivre

 


à quoi ça sert de vivre

si la vie n’a plus de saveurs

 

    à quoi ça sert de vivre

si je ne puis goûter aux fruits de l’automne

à la châtaigne craquante

au potiron surprenant

au vin nouveau

 

    à quoi ça sert de vivre

si je ne puis m’étonner

du parfum du chèvrefeuille

qui envahit ma haie

reverdissante à chaque printemps

 

 à quoi ça sert de vivre

si je ne puis respirer cet air nouveau

chargé de mille pollens

complaisant buffet offert

à mes travailleuses ailées

 

    à quoi ça sert de vivre

sans la chaleur de la bûche de Noël

sans le carillon des Pâques nouvelles

sans l’hommage à mes chers disparus

 

    à quoi ça sert de vivre

s’il faut rester confiné

seul

 devant un écran toujours allumé

 

autant crever !

 


lundi 2 novembre 2020

La légende de l'athlète de Vaud

Il y a fort longtemps (on dirait le début d'un conte), au cours d'une récréation, un collègue/ami me raconta une histoire. Nos récentes retrouvailles ont ranimé des souvenirs, dont cet épisode un peu estompé. Nos mémoires défaillantes se sont alliées et j'ai repris la plume (ou plutôt le clavier) pour coucher définitivement ce futur monument de la littérature contemporaine ! Voici donc....(roulement de tambours...) la légende de l'athlète de Vaud ! Le roi était bien triste ! Oui, une tristesse immense ! sa fille unique, la magnifique princesse Sidonie, allait avoir vingt ans. Il aurait dû être heureux le roi ! Vingt ans sa princesse, une fille superbe, sans conteste la plus intelligente et la plus belle de tout le royaume. (Vous remarquerez que j’ai dit « intelligente « en premier. Si j’avais dit : la plus belle et la plus intelligente de tout le royaume, les féministes auraient encore hurlé « Oui, pour les mecs, y’a que le physique qui compte ! Et la beauté intérieure, alors, et bla bla bla…. » Moi, j’ai pas envie de me faire lyncher à la sortie ! Donc, elle allait avoir vingt ans, elle était intelligente et belle. Mais, depuis sa naissance, une sorcière jalouse avait prononcé une malédiction sur le royaume et créée un monstre sanguinaire qui devait détruire le royaume … Quand ? Vous suivez, hein ? Oui, le jour anniversaire de la princesse Sidonie. Le roi avait tout essayé : il avait lancé ses armées contre le monstre, sans succès. Il avait essayé d’amadouer la sorcière, peine perdue…Et il restait à peine un mois de répit ! Alors, une nouvelle fois, il lança à appel à tous les valeureux chevaliers du royaume et des royaumes environnants ! Quiconque réussirait à vaincre le monstre pourrait lui demander n’importe quelle récompense, y compris la main de la magnifique – et intelligente- Sidonie ! Dès le lendemain, ce fut la queue devant la porte du château. Tous les barons, comtes, vicomtes, marquis, ducs, venus des quatre coins de la terre (oui, je sais, la terre est ronde mais elle a des coins !) C’était une queue incroyable ! On se serait cru devant l’institut du Professeur Didier Raoult pour le dépistage de la Covid-19 ! Le roi indiqua aux prétendants le chemin qui menait à l’antre du monstre. Et les voilà partis. Certains coururent comme des fous, armés d’une simple épée, d’autres réfléchirent, élaborant même des stratagèmes, imaginant des pièges…Bref, pendant plus d’une semaine, la montagne retentit de cris, de hurlement, de rugissements, de cliquetis d’armes…Mais, hélas, beaucoup furent tués et les quelques survivants revinrent dans un bien triste état. Le roi était désespéré, prêt à accepter le sacrifice terrible quand, un beau matin, la veille du jour fatal, un homme se présenta à la porte du château ! Grand, bâti comme une armoire bretonne (ou normande, ou picarde, ou provençale, au choix), il avait des muscles impressionnants. — Sire, j’ai traversé tout le Jura. Je suis Suisse, je viens de comté de Vaud. Même là-bas, on a entendu votre triste histoire. Alors, j’ai pris la route et je viens vous débarrasser de la bestiole qui menace la princesse ! — Ah, brave Suisse du Comté de Vaud, puisses-tu dire vrai ! — Pas de soucis Sire (pas facile à dire, ça !) Indiquez-moi le chemin ! Et aussitôt, notre homme, que dis-je notre homme, notre surhomme, prit la direction de l’antre du Monstre. On ne tarda pas à entendre des hurlements effrayants, des plaintes qui déchiraient le silence jurassique. On aurait pu croire que Steven Spielberg était en train de tourner Jurassique Park, le retour ! Et, alors… Et alors, et alors…eh, eh ! Non Zorro n’est pas arrivé mais notre héros s’avança, couvert de sang, tenant à la pointe de son épée la tête sanguinolente du monstre déchu ! Des cris de joie, des applaudissements, des vivats avertirent le roi qui se précipita pour accueillir son sauveur ! — Ah, mon brave, tu as réussi ! Tu me sauves et tu sauves la belle Sidonie. Demande-moi ce que tu veux comme récompense, la moitié de mon trésor, un château, des terres et même la main de la Princesse. Je suis prêt à t’accorder ce que tu me demanderas ! — Que nenni, Sire je ne suis pas venu pour faire fortune ni même pour prendre épouse ! — Mais alors, que veux tu ? — Ah, Sire, je désirerais une plume d’aigrette car, j’en ai aperçu de très belles en venant ici ! — Une plume d’aigrette ??? — Oui Sire, mais une plume très fine, la plus fine possible ! — Et bien soit ! répondit le roi interloqué. Et il envoya ses meilleurs chasseurs débusquer une aigrette près des étang pour lui subtiliser la plus fine de ses plumes. Le roi offrit donc la plume à notre héros mais il ne put s’empêcher de lui demander la raison de ce choix, tellement modeste en comparaison de tout ce qu’il aurait pu lui donner comme récompense ! — Ah ! Sire : ce n’est pas difficile à comprendre ! Voyez-vous, je voudrais être célèbre et entrer dans l’Histoire ! Alors, je pense qu’on n’est pas prêt d’oublier L’athlète de Vaud à la fine aigrette ! PS : pour toute réclamation s'adresser à Jean-Luc R !