Parus, à paraître, en cours... des "Poèmes",du slam,des contes et toutes sortes de textes. pas de quoi avoir un Prix !
mardi 29 mars 2016
vendredi 26 février 2016
Dis donc, le Monde...
J’ai besoin de décrire sans concession
Tout ce que je te reproche sans discussion
Et plus je réfléchis, plus c’est la confusion
Je ne trouve vraiment aucune solution.
Sur le plan générique, sur tes formes géométriques,
Je te concède, c’est plutôt harmonique
Là-dessus pas de critiques :
J’apprécie ton physique.
C’est vrai, au milieu de cet univers chaotique
Tout petit que tu es,
tu es vraiment unique
Tu tournes d’un air angélique au son de ta petite musique
Là-dessus je suis catégorique : c’est plutôt
sympathique.
Je trouve même des rondeurs plutôt érotiques
J’apprécie ton galbe anatomique
Et t’as même pas besoin de cosmétiques
Pour mettre en valeur ton agréable plastique.
Seulement, depuis un moment, on frise le tragique
Certains disent que c’est dû au dérèglement climatique
À de bizarres conditions météorologiques
En tous les cas, tu ne joues plus dans les harmoniques.
Es-tu tombé sur la tête, tu ne tournes pas rond
Tu files un mauvais coton
T’as perdu tes illusions
Tu te sens devenir moribond ?
Qu’est-ce qui ne va pas, dis, le monde ?
On dirait que tu avances la tête dans le guidon
Tu tombes dans un abîme sans fond
Tu nous entraînes dans le grand plongeon
Là tu as le sens des frissons !
Tu laisses quelques hommes prendre toutes les décisions,
Partout règne la plus grande confusion
À ce rythme-là tu vas boire le bouillon
Et exploser dans un satanique tourbillon.
Tu résonnes d’explosions de bombes à hélium
Ton air est parfumé de vapeurs d’opium
Aluminium, sodium, lithium, c’est la course à l’atome
À quand un ultimatum ?
Sur les océans déchaînés, des rafiots pneumatiques
Emportent les pauvres gens, des migrants héroïques
Qui désertent des
états tyranniques
Pour des ailleurs très hypothétiques.
Tes ressources s’épuisent, plus d’eau, plus de poissons
Des étendues désertiques, des élevages en prisons
Des bidonvilles à foison, des usines à canon,
Et puis quelques patrons qui ont tout le pognon.
Dis donc le monde,
C’est comme ça que tu te voyais, quand le big-bang t’a créé ?
Si j’ai un conseil à te donner
Va plutôt tout reformater
Moi, vois-tu, c’est ce que je disais au début
Plus je réfléchis, plus règne la confusion
Je sens monter en moi trop de pression
Tiens Guillaume, sers-m’en donc une, de pression !
samedi 19 décembre 2015
Conte de Noël
Conte
de Noël
Quand j’étais p’tit enfant,
Je croyais au / père
Noël.
J’y écrivais de belles
lettres
Y’avait pas de courriel.
J’étais bien raisonnable
J’demandais des choses
abordables
Pas des trucs impossibles
Pas des jouets terribles
Des ballons, des voitures
Norev
Des p’tits trains pour
emporter mes rêves
Et des livres pour me
sortir
D’ma campagne sans avenir
Et le 25 au matin
Quand j’voyais sous
l’sapin
Les paquets env’loppés
Des cris d’joie je poussais
Eh oui, j’étais tout
content
C’était un beau jour
vraiment.
Pis, j’ai grandi.
Un jour les copains m’ont
dit
T’es pas fou ! c’est
de conneries
L’ Père Noël n’existe pas
L’Père Noël, c’est les
parents !
Quand j’étais petit enfant,
J’étais vraiment innocent
J’croyais aux contes de
fées
Je croyais qu’ les p’tits gars
Naissaient dans des choux bien gras
Et les filles bien mignonnes
Dans les roses pas
friponnes
Dans le jardin de mon père
Je cherchais un p’tit
frère
Pour remplacer celui
qu’était au cimetière
Pis, j’ai grandi.
Un jour les copains m’ont
dit
T’es pas fou c’est
des conneries
Les gosses ça nait pas
dans les jardins
Réfléchis un p’tit peu
enfin
Quand je me suis marié
Mes copains ont déclamé
Tu vas être heureux comme
un fou
Tu vas ête’ son p’tit
chouchou
T’as toute la vie devant toi
Tu vas ête’comm’ un p’tit roi
À mes enfants j’ai menti
J’ai raconté des
histoires pourries
L’Pèr’ Noël et les roses et
les choux
Tout’ ces histoir’ à
dormir debout
J’ai même rajouté l’histoire de la petite
souris
Et d’aut’ contes de fée
mais pas l’histoir’ d’la vie
Quand la retraite est
venue
J’m’ suis r’trouvé abattu
Ma vie était passée comme
un train fou
Et j’m’sens dev’nir tout
mou
J’ai des enfants et même des petits-enfants
Mais j’ai plus d’parents
plus d'parents...”
Bientôt, peut-être que je verrai
L' Bon Dieu et je lui dirai
Vrai C’est bien comme je l’imaginais
L’paradis y’a plein d’enfants, y’a plein d' parents
Et tout le monde est content
Et tout l’monde est
content
Vous voyez, je vieillis
C’est vraiment la fin d’ma
vie
Et je retombe en enfance
Aujourd’hui, j’ crois encor’ au père
Noël
J’ crois encor’au père
Noël
J’ crois encor’ au père
Noël …
jeudi 26 novembre 2015
Perrier citron
Imaginez un café – soir frais – apéro désiré
Justement : vous désirez ? un Perrier citron
Alors là, précisez : rondelle sans « «S »
comme le mot hirondelle
Car sinon, une bataille va être livrée !
Trois rondelles flottant sur un liquide glacé
Comme trois bougies allumées dans la nuit de janvier
Comme les armes que Cervantès, l’Ibère polyglotte
Confia à Don Quichotte, chevalier un tantinet chochotte.
Je ne suis pas Sancho Pancha mais mon sang chaud
Ne fit qu’un tour comme les ailes des moulins
Quand je voulus d’un geste rageur
Transpercer les
rondelles au cœur
A ce moment précis un
pépin survint
Le perceur ripe sur les sacs à jus résistants
De cet agrume andalou ou persan
Une giclée acide et libérée atteint le pauvre œil
Du voisin de table savourant un bourgueil
Un juron fuse et tombe le verre
Le nectar se renverse et le poing part
L’agitateur n’est plus dans le liquide
Mais devient arme qui trucide
La suite fut une longue bordée d’injures
De coups échangés de gobelets brisés de sang versé
Le patron affolé voulut le monde réconcilier
Il sortit la bouteille
d’alcool tourbé
Moralité Quand au bistrot un Perrier
vous commandez
Plutôt que des rondelles
ennemies
Optez pour compléter le verre
Quelques centilitres de whisky.
Réfugiés
On ne le voit pas
comme ça le bruit de l’eau
l’eau qui claque contre la coque du canot en plastique
l’eau qui porte par ses vagues les espoirs dans les cris
des enfants, les soupirs des mères épuisées d’avoir tant
pleuré
et les larmes des
hommes qui n’ont plus d’armes pour lutter
On ne l’entend pas comme ça la terre
Loin loin les lumières les rires aux terrasses
les verres rafraîchis de glace trop loin la vie
sans soucis comme plus jamais loin de son pays
On attend guidé par un moteur incertain
vers une île incertaine trop lointaine
On s’épuise à espérer
plus la force de lutter
guetter guetter seulement un cri dans la nuit
pour dire enfin que c’est l’arrivée qu’on va pouvoir
se réchauffer cesser de trembler et de peur et de froid
mais pour si peu de temps seulement
atteindre le camp de réfugiés être parqués dans des enclos
gardés par des hommes qui ont peur peur de leurs frères
Étrangers !
Etrange étranger qui dérange dans ta petite vie rangée
Il faudrait qu’on s’arrange sans que rien ne change
garder ses habitudes ne pas être bousculé juste le supporter
en attendant, en attendant que les choses soient décidées
en haut lieu mais vite vite pour nous nous sommes pressés
les voir partir quitter notre pays ne pas nous envahir
ce sont des hommes oui mais pas comme nous pas tout à fait
appelle-les comme tu veux ça reste des étrangers
13 novembre
soirée....
25 novembre
Je voulais faire un slam pour retrouver enfin mon calme
La nuit passe : la feuille reste blanche
Le stylo à côté comme le galet sur la plage.
Sans bouger. Aucun bruit.
Le livre est ouvert à la même page.
Le vent souffle doucement dans une anche
Lointaine qui me séduit.
Au loin, comme des cris ou des murmures
Comme le langage de peuples inconnus.
La nuit passe trop lentement
Lisse, monotone, sans hachure
Sans mouvement, sans cohue
Je reste là : j’attends…
25 novembre
Je voulais faire un slam pour retrouver enfin mon calme
Je voulais
te dire un slam pour ne plus entendre tes larmes
Qui coulent
plus effrayantes que ces sons qui résonnent
depuis des heures dans cette soirée assourdissante
De bruits
étranges, de coups de feu, de coups de sirènes, de coups de klaxon
Et les cris
que l’on devine de ceux qui tombent et s’enfoncent dans la tombe
C’est comme
un film d’Audiard, le fils
Quand le
générique démarre sur un car de flics qui explose dans une rue de Paris
Dans une rue
de novembre quand le vent sauvage annonce de sombres images
Et que la
musique percute comme les percuteurs des armes que l’on arme
Des deux
côtés de la barricade : nous ne sommes pas camarades !
Je voulais
te murmurer un slam
Un slam très
doux comme le rift rock en la mineur
D’un Eagle
of Death Metal ou d’un Eagle tous seul dans son hôtel California
T’emmener
rêver de l’autre côté du miroir où l'on peut entendre de belles histoires
Où l’on peut croire que la vie est belle et que le gens s’aiment
Je voulais
te chuchoter un slam
Qui t’aurait
étourdi comme la robe rubis
S’exhalant
d’une coupe que l’on porte à ses lèvres
Comme un
rêve de Whiter Shade of pale
Je voulais
t’écrire tout ça ce soir
Mais je n’ai
pas pu.
A qui la
faute
Je suis
resté à regarder sans voir
A écouter
sans comprendre cette symphonie pathétique
Ce requiem
joué par des acteurs qui voulaient simplement
Être
spectateurs et qui auront demain leur photos à la une de tous les journaux
Je voulais te peaufiner un slam
Pour oublier
toutes nos peines
Pour te
faire retrouver un sourire, un seul sourire rien qu’un instant
Pour nous
réveiller se dire qu’on a rêvé
Que c’est un
cauchemar à la Bob Dylan
Un film noir
de Josée Dayan
Qu’ils ont
changé le programme
Que Télérama
s’était trompé ça arrive parfois, parfois
Pas souvent
mais ça arrive….
Mais dans ce
film-là n’y avait pas de fin
Et si
quelquefois l’image était mal cadrée
La photo mal
éclairée, le son pas très clair
Bah
justement c’est que ce n’était pas du cinéma.
Je voulais
t’écrire un slam, et je suis resté là
Devant la
page blanche à me dire ça va finir
Oui, ça va
finir, peut-être un jour
Alors...
Je pourrais
t’écrire un slam
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