jeudi 26 novembre 2015

Réfugiés

 On ne le voit pas comme ça le bruit de l’eau
l’eau qui claque contre la coque du canot en plastique
l’eau qui porte par ses vagues les espoirs dans les cris
des enfants, les soupirs des mères épuisées d’avoir tant pleuré
 et les larmes des hommes qui n’ont plus d’armes pour lutter
On ne l’entend pas comme ça la terre
Loin loin les lumières les rires aux terrasses
les verres rafraîchis de glace trop loin la vie
sans soucis comme plus jamais loin de son pays
On attend guidé par un moteur incertain
vers une île incertaine trop lointaine
 On s’épuise à espérer plus la force de lutter
guetter guetter seulement un cri dans la nuit
pour dire enfin que c’est l’arrivée qu’on va pouvoir
se réchauffer cesser de trembler et de peur et de froid
mais pour si peu de temps seulement
atteindre le camp de réfugiés être parqués dans des enclos
gardés par des hommes qui ont peur peur de leurs frères
Étrangers !
Etrange étranger qui dérange dans ta petite vie rangée
Il faudrait qu’on s’arrange sans que rien ne change
garder ses habitudes ne pas être bousculé juste le supporter
en attendant, en attendant que les choses soient décidées
en haut lieu mais vite vite pour nous nous sommes pressés
les voir partir quitter notre pays ne pas nous envahir
ce sont des hommes oui mais pas comme nous pas tout à fait
appelle-les comme tu veux ça reste des étrangers


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