soirée....
25 novembre
Je voulais faire un slam pour retrouver enfin mon calme
La nuit passe : la feuille reste blanche
Le stylo à côté comme le galet sur la plage.
Sans bouger. Aucun bruit.
Le livre est ouvert à la même page.
Le vent souffle doucement dans une anche
Lointaine qui me séduit.
Au loin, comme des cris ou des murmures
Comme le langage de peuples inconnus.
La nuit passe trop lentement
Lisse, monotone, sans hachure
Sans mouvement, sans cohue
Je reste là : j’attends…
25 novembre
Je voulais faire un slam pour retrouver enfin mon calme
Je voulais
te dire un slam pour ne plus entendre tes larmes
Qui coulent
plus effrayantes que ces sons qui résonnent
depuis des heures dans cette soirée assourdissante
De bruits
étranges, de coups de feu, de coups de sirènes, de coups de klaxon
Et les cris
que l’on devine de ceux qui tombent et s’enfoncent dans la tombe
C’est comme
un film d’Audiard, le fils
Quand le
générique démarre sur un car de flics qui explose dans une rue de Paris
Dans une rue
de novembre quand le vent sauvage annonce de sombres images
Et que la
musique percute comme les percuteurs des armes que l’on arme
Des deux
côtés de la barricade : nous ne sommes pas camarades !
Je voulais
te murmurer un slam
Un slam très
doux comme le rift rock en la mineur
D’un Eagle
of Death Metal ou d’un Eagle tous seul dans son hôtel California
T’emmener
rêver de l’autre côté du miroir où l'on peut entendre de belles histoires
Où l’on peut croire que la vie est belle et que le gens s’aiment
Je voulais
te chuchoter un slam
Qui t’aurait
étourdi comme la robe rubis
S’exhalant
d’une coupe que l’on porte à ses lèvres
Comme un
rêve de Whiter Shade of pale
Je voulais
t’écrire tout ça ce soir
Mais je n’ai
pas pu.
A qui la
faute
Je suis
resté à regarder sans voir
A écouter
sans comprendre cette symphonie pathétique
Ce requiem
joué par des acteurs qui voulaient simplement
Être
spectateurs et qui auront demain leur photos à la une de tous les journaux
Je voulais te peaufiner un slam
Pour oublier
toutes nos peines
Pour te
faire retrouver un sourire, un seul sourire rien qu’un instant
Pour nous
réveiller se dire qu’on a rêvé
Que c’est un
cauchemar à la Bob Dylan
Un film noir
de Josée Dayan
Qu’ils ont
changé le programme
Que Télérama
s’était trompé ça arrive parfois, parfois
Pas souvent
mais ça arrive….
Mais dans ce
film-là n’y avait pas de fin
Et si
quelquefois l’image était mal cadrée
La photo mal
éclairée, le son pas très clair
Bah
justement c’est que ce n’était pas du cinéma.
Je voulais
t’écrire un slam, et je suis resté là
Devant la
page blanche à me dire ça va finir
Oui, ça va
finir, peut-être un jour
Alors...
Je pourrais
t’écrire un slam
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