jeudi 17 juillet 2014

Programme du mois d'août



mardi 5 :           BINIC                  Hôtel Vacanciel     à 20 h 30             CONTES




jeudi 7 :            PAIMPOL          La Fabrique à Paroles 18 h 30     les bons contes font les bons amis


samedi 9 :       ROSCOFF             L'Arrosoir            17 h 00            les bons contes font les bons amis


Dimanche 10 : TONQUÉDEC            Le Temps des Cerises  17 h     Café poésie

                   


Mardi 12  :        QUIMPER                   Jardins de l 'Évêché                            Salon du livre

                                             


Jeudi 13  :          GUINGAMP              Au diable vos verres   21 h           Soirée SLAM 



Vendredi 15  : SAINT AGATHON     Code Bar                 20 h 30      Veillée du 15

                        


Mardi 19         BINIC                  Hôtel Vacanciel     à 20 h 30             CONTES



Samedi  23      SAINT BRIEUC                Debout L'Festival,                           CONTES

et dimanche 24                    le festival des savoirs et des arts de Saint-Brieuc


Jeudi 28        
 SAINT AGATHON    rRendez-vous des trois poètes pour L'Herbe folle

Dimanche  31           PAIMPOL  PONTRIEUX            Vapeur du Trieux        animation poésie











mercredi 16 juillet 2014

La Vapeur du Trieux

La Vapeur du Trieux 

C'est dans ce train que nous sommes intervenu le 6 juillet.
On y sera encore le 31 août.

Le magazine du Conseil Général a fait un reportage

http://2point2.cotesdarmor.fr/22-emagazine-n6#467


 et au bout de 2 min 28 , on découvre...

mardi 8 juillet 2014

Les P'tits Papiers

Papier, papier
Quelle impression.
papier d’écolier tout gribouillé
papier  ministre,
bien trop sinistre
papier à musique
bien trop réglé
papier à en-tête
pour les vedettes
Et papier filtre
Pour mes  cigarettes,
C’est l’papier dans tous ses états
Qui me poursuit partout où j’vas
Papier de famille
De pacotille
Papier de verre pour tout refaire
Papier tue mouche  comm’un’cartouche
Papier monnaie qu’j’aim’ bien palper
Beau Papier peint pour décorer
Papier décalque pour le faussaire
Papier des courses pour la mégère
Papier quadrillé pour bien compter
Papier d’emballage pour le bricolage
Papier toilette qui r’ssort pas net
Qu’est pas toujours aux cabinets
Où l’on préfère le papier glacé
Papier de l’échotier
Bon ou mauvais
Papier mâché pour ruminer
Papier perdu des sans papier
Papier volant que je cherche tou’l’temps
Où est-il ce papier ?
Où j’l’ai rangé
Corbeille à papier, poubelle à papier
J’arrive pas à mettre de l’ordre
Dans mes papiers !
Et on m’interpelle :
Police vos papiers !
Mais, je suis poète
Je n’ai pas de papier !
J’ai des papiers !
Papier de Chine, ou d’  d’Arménie
Papier Japonais ou népalais
Papier texturé déstructuré
Et  papier gris marbré
Mon préféré
Papier maroquiné  bien trop riche
Pour l’artiste désargenté
A utiliser avec modération.
Qu’on jette jamais sans précaution
Sublime papier de cuve
Porteur de mille effluves.
Et je  vous touche, et je vous vous palpe
Je vous découvre et vous recouvre
D’aquarelle, de pastel,
d’encres sans pareil et d’écritures de crayons
D’intenses nuances
Mots qui courent sur vos insolites textures.
Papier support de mes idées
Pour y écrire des mots précieux …
Des mots d’amour des mots émis
Des sol des ré des do des mi
Des additions des soustractions
Des mots qui font parfois division
Des p’tits mots doux dont je n’ sais où
Des plans des lignes
Et des combines
Des mots secrets pas divulgués
Des mots toujours des mots jamais
Des rimes croisées des bouts rimés
Des alexandrins pas bien malins
Des sommations et des déclarations
Aux impôts
Pas rigolo
Des mots d’argot
Pas des gros mots
Des mots d’esprit
Pas bien  compris
Les mots de tous les jours
Les mots des employés
Les mots plus employés
Les mots d’bureau
Les mots d’excuse
Très souvent faux
Et les vrais mots
Pour dire ses maux
Ces maux souffrance
Ces maux d’enfance
Ces mots d’ingérence
Et ce mot : silence
Ces maux d’urgences
Au secours à l’aide
J’ai besoin d’entraide
Et puis la fin qu’arrive enfin
Pour dire adieu pour dire aux cieux
J’crois pas en Dieu
J’crois pas qu’est mieux
J’ai fait mon temps
Et tout fout l’camp
J’ai tout écrit sur un papier
C’lui qu’on appelle le testament
J’lai pas écrit d’vant un notaire
J’lai fait tout seul en solitaire
Sur un papier très ordinaire
Et j’ai signé puis j’ai soufflé
J’ai plus le temps
De les ranger ou d’les brûler tous mes papiers
Et mes mots doux
Et tous ceux j’voulais cacher
Allez, j’m’en vais
J’ai fait mon temps
Allez j’m’en vais
J’vous embête pas

plus longtemps.

lundi 7 juillet 2014

Petit train dans la tête

Pluie
Pluie  sur le train
Pas permis aujourd'hui
Les gouttes de pluie !
Un train aime-t-il l'eau
Il se prend pour un bateau
Et pourquoi pas ?

Imaginez
Des rails posés sur l’eau
Le train Paris-New York
Croisant sur son chemin des orques
Et des dauphins ouvrant la voie
En bondissant tout à l’avant.

On peut rêver, non ?

Ne pas pêcher par la fenêtre
Ne pas plonger : danger de se fracasser la tête
N’ayez pas peur en cas de tempête
Tout est prévu pour votre bien-être !

Le train Paimpol Brighton
Part dans trois minutes
Ça vous étonne?
Le bateau Guingamp Paris
Existe bien, lui !

Bon, je vois vos regards
Et vos sourires hagards
Vivement l’arrivée en gare
Elle m’attend, l’ambulance pour Bégard* !


* pour les étrangers : Ville où se trouve l'H.P.





lundi 16 juin 2014

Mille neuf cent quatorze

Il faisait beau ce premier août
Le soleil brillait, les alouettes chantaient
Dans les champs les blés étaient dorés
Et on suait dans les ateliers.
Quand les cloches des églises
Se sont mises à sonner
Et quand dans les usines
Les sirènes ont retenti
Les gars se sont dit
Tiens un incendie
Pas étonnant avec cette sécheresse
À cette époque y’avait pas
 De transistors, de paraboles sur les toits
Encore moins de portables
C’est incroyable
Non, y’ avait pas tout ça
Mais le bruit s’est vite répandu
Dans les prés, dans les rues
Au-delà des avenues
On était en 1914
En ce premier août
La guerre était déclarée.

Ils étaient paysans pour la plupart
Ouvriers, artisans, cols blancs,
Artistes ou écrivains,
 Infirmiers, médecins, enseignants
Enfin, tous les p’tits jeunes, encore des enfants.
Il faisait beau ce premier août 1914.
Ils avaient vingt ans
Et on leur a promis
Y’en aurait pas pour longtemps.
Vite fait on les aura
Les Allemands
Et en septembre on pourra faire
Les vendanges.
Henri comme ses copains
 En était sûr et c’est en chantant
La fleur au fusil
Et dans son bel équipement
Qu’il est parti tout content.
En quinze dans les premières tranchées
Il a moins rigolé
Quand il a entendu les premiers canons gueuler.
Il n’a pas pu tout raconter dans les petits carnets qu’il m’a laissés
La boue, la faim, la peur
L’ennemi en face, les copains tombés
Et au bout de 18 mois la première permission
Le retour enfin à la maison
Pouvoir un peu oublier
Serrer dans la nuit sa petite fiancée
Et le temps trop vite passé
Et le retour dans l’enfer des combats.
La pluie, la neige, le froid
Les poux, les rats, la soupe et le rata
Et les heures interminables
À attendre sur la paillasse mouillée
Et la trouille inavouable
Et le pinard qu’on avale avant d’escalader
Le mur de terre en tirant devant
Avec son fusil lebel
Et quand on est arrivé
La baïonnette en avant
Pour crever l’ennemi allemand
Avant qu’il vous en face autant.
En seize il a reçu une lettre
Qui lui annonçait la naissance de maman
Il avait même plus de larmes pour pleurer
Il n’ savait même pas s’il était content.
Le chemin des dames il en avait soupé
D’abord des dames y en pas
Y’avait qu’des corps tombés qu’il fallait ramasser
Et des soldats blessés qu’on entendait gueuler
En dix-sept, il n’avait pas beaucoup avancé
Il avait cessé de penser
Des cartouches combien il en avait tirées
Incapable maintenant de compter
Puis un soir, le six mars mil neuf cent dix-sept
L’ordre est arrivé d’un haut gradé qu’était planqué
Dans un bureau bien chauffé
Il fallait encore attaquer et reprendre le petit bois
Où on devrait s’installer.
Mon grand-père était sergent
C’était le plus vieux
Il avait vingt-cinq ans
Il est parti en avant
Ses gars l’ont suivi : il est tombé le premier
Un obus l’a déchiqueté.
On n’a retrouvé que sa médaille militaire pour l’identifier
Trois heures que le combat a duré
Le petit bois, les Allemands l’ont gardé.
Quelquefois je vais
Dans le petit village où il était né
Sur le monument aux morts son nom est gravé
Son corps, ma grand-mère l’a fait ramener
Mais, y a  plus de tombe depuis le temps….
Et puis, le temps c’est fait pour oublier…
Il faisait beau ce trois septembre
Mille neuf cent trente-neuf
Le soleil brillait, les alouettes chantaient
Dans les champs les blés étaient dorés
Et on suait dans les ateliers.
Quand les cloches des églises
Se sont mises à sonner
Et quand dans les usines
Les sirènes ont retenti
Les gars se sont dit
Tiens un incendie
Pas étonnant avec cette sécheresse.
Mon père est parti
Pas trop longtemps
Ce fut la drôle de guerre
Il est devenu résistant
Et c’est mon frère qui fit la dernière
La guerre d’Algérie
Fin des colonies
Et moi, je suis juste là
Pour vous raconter
Oui, juste là pour vous raconter
Oui, juste là pour vous raconter…

Francis DELEMER

30/04/2014

Kevin

Kévin n’aime pas les keufs
C’est pas un kabyle il vient de Kiev en Ukraine
Tout près d’là y’a Poutine et son Kremlin
Poutine le grand tsar qu’aime pas les homos
Alors forcément à Kiev aussi on les crève
C’est une kabbale et Kévin est en cavale
Pas de Kawasaki pour avaler les kilomètres
Se planquer dans les trains se faire tout p’tit
Êtes malin presqu’un p’tit rikiki
Êtes virils avec les routiers polonais
Surtout pas broncher quand ils parlent de pédés
S’faire conduire à Paris c’est là l’Pays d’la Liberté.
Mais dans la capitale, y’a aussi des cannibales
Valls comme ses copains de droites chassent les sans papiers
Et tous les réfugiés. ils n’ont pas de kalachnikovs
Mais des armes aussi dures des arrêts d’expulsions
Des camps de transits pas en simple visite
Des reconduites sans sommations
Vers ton pays pour direct la prison.
Alors Kévin se cache
Mais il a beau sur le dos se couvrir d’un kabig
Y passe ’ra jamais pour un breton chic
Coiffé d’un keffieh attablé devant un kebab
En train de siroter un kéfir
 Y s’fera encore remarquer
Transpirant toujours le kolkhoz
Et la nomenklatura du Komsomol.
Plus un kopek en poche
Il a faim.  Devant l’étal de Momo, l’arabe du coin    
Il chourave deux kiwis et un p’tit kaki
Y ‘en a même pas pour un kilo
Et c’est manque de pot
Y’avait deux policiers municipaux
Il s’est fait arrêter et conduit au dépôt
Entre quatre murs, lui qu’est pas krak du kung-fu
Y’avaient  deux skinheads qu’aiment pas les bronzés
Et encore moins les pédés
Kévin qu’est pas méchant : y s’en prend plein les dents
Knock down au premier round
Mais putain c’qui fut long ce dernier combat
Il n’a pas lutté longtemps not’pauv’petit gars
Quand au matin les matons
Tranquillement ont fait leur tournée
Dans la cellule y sont trouvé not’Kevin qu’avait cessé de respirer
Et deux cons allongés qu’étaient en train de roupiller
Ils en ont pris pour cinq ans mais dans deux ans à peine
Ils seront libérés pour continuer à casser du pédé
Et au cimetière du quartier
Comme personne ne l’a réclamé
 Et comme on a pas pu l’identifier
Dans l’carré des inconnus on a enterré
Le p’tit gars qui venait d’Kiev
Qu’avait crû à Paris
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer


20/02/14