lundi 16 juin 2014

Kevin

Kévin n’aime pas les keufs
C’est pas un kabyle il vient de Kiev en Ukraine
Tout près d’là y’a Poutine et son Kremlin
Poutine le grand tsar qu’aime pas les homos
Alors forcément à Kiev aussi on les crève
C’est une kabbale et Kévin est en cavale
Pas de Kawasaki pour avaler les kilomètres
Se planquer dans les trains se faire tout p’tit
Êtes malin presqu’un p’tit rikiki
Êtes virils avec les routiers polonais
Surtout pas broncher quand ils parlent de pédés
S’faire conduire à Paris c’est là l’Pays d’la Liberté.
Mais dans la capitale, y’a aussi des cannibales
Valls comme ses copains de droites chassent les sans papiers
Et tous les réfugiés. ils n’ont pas de kalachnikovs
Mais des armes aussi dures des arrêts d’expulsions
Des camps de transits pas en simple visite
Des reconduites sans sommations
Vers ton pays pour direct la prison.
Alors Kévin se cache
Mais il a beau sur le dos se couvrir d’un kabig
Y passe ’ra jamais pour un breton chic
Coiffé d’un keffieh attablé devant un kebab
En train de siroter un kéfir
 Y s’fera encore remarquer
Transpirant toujours le kolkhoz
Et la nomenklatura du Komsomol.
Plus un kopek en poche
Il a faim.  Devant l’étal de Momo, l’arabe du coin    
Il chourave deux kiwis et un p’tit kaki
Y ‘en a même pas pour un kilo
Et c’est manque de pot
Y’avait deux policiers municipaux
Il s’est fait arrêter et conduit au dépôt
Entre quatre murs, lui qu’est pas krak du kung-fu
Y’avaient  deux skinheads qu’aiment pas les bronzés
Et encore moins les pédés
Kévin qu’est pas méchant : y s’en prend plein les dents
Knock down au premier round
Mais putain c’qui fut long ce dernier combat
Il n’a pas lutté longtemps not’pauv’petit gars
Quand au matin les matons
Tranquillement ont fait leur tournée
Dans la cellule y sont trouvé not’Kevin qu’avait cessé de respirer
Et deux cons allongés qu’étaient en train de roupiller
Ils en ont pris pour cinq ans mais dans deux ans à peine
Ils seront libérés pour continuer à casser du pédé
Et au cimetière du quartier
Comme personne ne l’a réclamé
 Et comme on a pas pu l’identifier
Dans l’carré des inconnus on a enterré
Le p’tit gars qui venait d’Kiev
Qu’avait crû à Paris
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer


20/02/14



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