lundi 24 février 2014

Pour mes amis Slameurs


Le poète a toujours raison
Dit ce poète dans sa chanson
Mais si lui pouvait l’écrire
Et nous l’écouter sans rire
Ça fait parfois bien mal
De côtoyer cette espèce d’animal
Qui nous abreuve de ses bouts rimés
Qu’il tient à nous dédicacer.
Arrêtez ! Arrêtez ! S’il vous plaît
Cessez de vous étaler
Cessez de vous admirer
Vous éclaboussez  de vos vers pourris
De vos alexandrins mal construits
Et de vos métaphores bancales
Les poètes dont vous piquez l’original
Vos sujets sont bien pauvres
Et votre inspiration morose
Vous débitez des vers bancals
Comme une machine infernale
Faisant rimer palette de bois
Avec poètes aux abois,
Belle aubépine avec ma voisine
Et lavandin avec magasin
Et vous déclamez
D’une voix de fausset
Aux fêtes de familles
Ou dans des spectacles de pacotilles
Ces bouts de vers mal rythmés
Qui peuv’pas marcher sur leurs deux pieds
Ces strophes insipides
Qui feront de fameux bides.
Oui, poètes pédants continuez
Par vos caricatures
À cultiver la jachère de votre inculture
Et si le cœur vous en dit
Si la crainte ne vous envahit
Venez faire un tour un de ces samedis
Sur des scènes montées dans de bons bistrots
Venez écoutez ces auteurs de bons mots
Ces jeteurs de vers qui n’engendrent pas de maux
Ceux qui ne se prennent pour des héros
Qui n’envoient ni chez Gallimard ni chez Maspero
Des manuscrits ringards pour être publiés
Mais qui jonglent avec sourires et bonne humeur
Sur la corde raide des vrais slameurs
Venez-vous régaler de Grand Manitou, de Clo
De charmeur Slameur Lover , de Toto et
Et de tous les autres grand Cormoran
Qui vous donneront des cours gratuitement
Ou corrigeront vos vers
Seulement contre quelques verres !






dimanche 23 février 2014

Le p’tit gars qui venait d’Kiev

Kévin aime pas les keufs
C’est pas un kabyle il vient de Kiev en Ukraine
Tout près d’là y’a Poutine et son Kremlin
Poutine le grand tsar qu’aime pas les homos
Alors forcement à Kiev aussi on les crève
C’est une kabbale et Kévin est en cavale
Pas de Kawasaki pour avaler les kilomètres
Se planquer dans les trains se faire tout p’tit
Êtes malin presqu’un p’tit rikiki
Êtes virils avec les routiers polonais
Surtout pas broncher quand ils parlent de pédés
S’faire conduire à Paris c’est là l’Pays d’la Liberté.
Mais dans la capitale, y’a aussi des cannibales
Valls comme ses copains de droites chassent les sans papiers
Et tous les réfugiés. ils n’ont pas de kalachnikovs
Mais des armes aussi dures des arrêts d’expulsions
Des camps de transits pas en simple visite
Des reconduites sans sommations
Vers ton pays pour direct la prison.
Alors Kévin se cache
Mais il a beau sur le dos se couvrir d’un kabig
Y passe ’ra jamais pour un breton chic
Coiffé d’un keffieh attablé devant un kebab
En train de siroter un kéfir
 Y s’fera encore remarquer
Transpirant toujours le kolkhoz
Et la nomenklatura du Komsomol.
Plus un kopek en poche
Il a faim.  Devant l’étal de Momo, l’arabe du coin

Il chourave deux kiwis et un p’tit kaki
Y ‘en a même pas pour un kilo
Et c’est manque de pot
Y’avait deux policiers municipaux
Il s’est fait arrêter et conduit au dépôt
Entre quatre murs, lui qu’est pas crack du kung-fu
Y’avaint  deux skinheads qu’aiment pas les bronzés
Et encore moins les pédés
Kévin qu’est pas méchant y s’en prend plein les dents
Knock-down au premier round
Mais putain c’qui fut long ce dernier combat
Il a pas lutté longtemps not’pauv’petit gars
Quand au matin les matons
Tranquillement ont fait leur tournée
Dans la cellule y sont trouvé not’Kevin qu’avait cessé de respirer
Et deux cons allongés qu’étaient en tarin de roupiller
Ils en ont pris pour cinq ans mais dans deux ans à peine
Ils seront libérés pour continuer à casser du pédé
Et au cimetière du quartier
Comme personne ne l’a réclamé
 et comme on a pas pu l’identifier
Dans l’carré des inconnus on a enterré
Le p’tit gars qui venait d’Kiev
Qu’avait crû à Paris
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer


23/02/14



Slam pour Isa


Toi mon âme
Toi mon bien
Toi ma chair
Et toi ma dame
Toi ma fleur
Toi ma gloire
Toi mon histoire
Et toi mon île
Toi mon jaborandi
Toi ma Katioucha
Toi ma langoureuse louve
Et toi mon merveilleux manga
Toi mon nid
Toi mon oliban
Toi ma parole
Et toi ma quiétude
Toi mon roseau
Toi mon sceptre
Toi mon totem
Et toi mon urbaine
Toi ma wagnérienne
Toi ma xanthie
Toi ma yèble
Et toi mon zénith

De l’aube pleine jusqu’à la fin des jours
Je hurle sur tous les toits
Plus percutant que mille percussions
Plus rapides que cent mille violons
Plus éclatant qu’un million de cuivres
Libérées par Mille Davis et Ibrahim Maalouf
Plus swinguant que les cordes de Brassens
Et la contrebasse du Père Nicolas
Dans l’ache et le serpolet
Et même sur les cornes du bélier
En cueillant la rose de Ronsard
Au garde-à-vous sous l’étendard
Plus violent que mille supporters du P.S.G.
Plus effrayant que la tempête déchaînée
Toi mon adorée
Toi mon boomerang
Toi ma catapulte
Et Toi ma divine
Toi mon imprévisible envie
Toi mon éblouissante félicité
Toi ma golden
Toi ma hyacinthe
Toi mon incantation
Et toi ma jouvencelle

J’irai de Brest jusqu’à Besançon
Depuis la Rochelle jusqu’en Avignon
Je traverserai  les six continents
Et même aussi l’Atlantide
Je naviguerai sur toutes les mers du monde
Et je traverserai le Pacifique
J’irai de la Terre à la Lune
Sous le soleil des Tropiques
Seul à travers l’Atlantique
J’irai demander à la lune
Même si la lune n’est pas là
Et à l’étoile des neiges
Qui prend le petit train dans la montagne

Toi mon doux koala
Toi mon mystérieux larghetto
Toi mon silencieux mantra
Et toi mon envoûtante nietzschéenne
Toi ma gentille odelette
Toi ma parfaite pavane
Toi mon indispensable quintessence
Et toi mon bel romancero
Toi ma douce symphonie
Toi mon triomphant Te Deum
Toi mon universel ultimo
Toi mon sensible vibrato
Toi ma fougueuse walkyrie
Et toi ma dernière xième
Toi ma mélodieuse youtse
Et toi mon adorée ziggourat

A tous ceux qui m’ont supporté ce soir
Qui se demande c’est quand la fin de l’histoire
Pour ne pas te troubler
Ne pas te faire trembler
Je ne le dirai pas
Je ne le crierai pas
Mais je le penserai tout bas

Je t’aime Isabelle







dimanche 26 janvier 2014

Avec Jean Albert GUÉNÉGAN, Paul DIRMEIKIS, et nos Muses

Carentec 






Coup de gueule



Le poète a toujours raison
Dit ce poète dans sa chanson
Mais si lui pouvait l’écrire
Et nous l’écouter sans rire
Ça fait parfois bien mal
De côtoyer cette espèce d’animal
Qui nous abreuve de ses bouts rimés
Qu’il tient à nous dédicacer.
Arrêtez ! Arrêtez ! S’il vous plaît
Cessez de vous étaler
Cessez de vous admirer
Vous éclaboussez  de vos vers pourris
De vos alexandrins mal construits
Et de vos métaphores bancales
Les poètes dont vous piquez l’original
Vos sujets sont bien pauvres
Et votre inspiration morose
Vous débitez des vers bancals
Comme une machine infernale
Faisant rimer palette de bois
Avec poètes aux abois,
Belle aubépine avec ma voisine
Et lavandin avec magasin
Et vous déclamez
D’une voix de fausset
Aux fêtes de familles
Ou dans des spectacles de pacotilles
Ces bouts de vers mal rythmés
Qui peuv’pas marcher sur leurs deux pieds
Ces strophes insipides
Qui feront de fameux bides.
Oui, poètes pédants continuez
Par vos caricatures
À cultiver la jachère de votre inculture
Et si le cœur vous en dit
Si la crainte ne vous envahit
Venez faire un tour un de ces samedis
Sur des scènes montées dans de bons bistrots
Venez écoutez ces auteurs de bons mots
Ces jeteurs de vers qui n’engendrent pas de maux
Ceux qui ne se prennent pour des héros
Qui n’envoient ni chez Gallimard ni chez Maspero
Des manuscrits ringards pour être publiés
Mais qui jonglent avec sourires et bonne humeur
Sur la corde raide des vrais slameurs
Venez-vous régaler de Grand Manitou, de Clo
De charmeur Slameur Lover , de Toto et
Et de tous les autres grand Cormoran
Qui vous donneront des cours gratuitement
Ou corrigeront vos vers
Seulement contre quelques verres !




samedi 25 janvier 2014

La crise

La nation se gave d’utopies jusqu’à s’en rendre obèse
Et le peuple des petits n’est plus très  à l’aise
En Bretagne comme dans les autres régions d’ ailleurs
On croit bien que c’est la fin des malheurs
Mais à me creuser la tête à m’en faire des rides
Pour vous convaincre de combler tout ce vide
Par la révolution des mots et les cortèges de rimes
Pendant que Marx dort ce qui est gravissime
Et que Robespierre en vain on l’espère
Poutine casse la baraque et coopère
Et Obama surpris, regarde et laisse faire
On s’en prend à rêver  à une dame de fer
Mais on a que Martine , MaMe et NKM
Ce qui fait bien peu, mesdames convenez-le
A moins de vouloir  faire la révolution des bas bleus !

La crise
Agitation récession
Y’a plus rien d’bon
Plus que l’obsession
De sortir de cet’ dépression
Y’en marre
De pas pouvoir
Sortir de ce trou noir
J’en peux plus
D’cette agitation
D’entendre parler
Des stocks option
Des banquiers
Qui dorment pas en prison
Et des crèves la faim
Qui ont peur de demain
Marre des politiques
Bien au chaud
Dans leurs petites boutiques
Qui puent le fric

Calme-toi ! Laisse-toi faire, rien de bon
A espérer la révolution
Le NPA n’est plus là, le PC est cassé
Le PS au pouvoir est passé
Et François dans son palais de l’Élysée
Se demande encore comment il y est arrivé !
Si Coppée se met à rêver, si Fillon
Espère un jour être le bon pion
Pourquoi pas Hallyday à l’académie
Et Chimène Badi  ambassadrice de la Poésie ?

La crise
Agitation, récession
Plus rien de bon, laisse béton
Va toucher tes alloc
Ton RSA, ton RMI
Pointe-toi à Pôle emploi
Espère toujours un CDD
Pour remplacer tes cent CDI
Et tu peux donner de la voix
Du boulot, tu y crois ?
Prends ta femme comme coloc
Devant la télé bois ton bock
Écoute Pujadas au bout du rouleau
Et l’autre Gilles Bouleau
Qui te dit que tout va bien
Que demain à midi Jean Pierre Pernaud
D’un sourire enjôleur
Te fera oublier les parachutes dorés
Les placards d’argent  et les indemnités
 des nantis de CAC 40, du Nasdaq , Dow Jones
A t’en faire débrancher ton sonotone !
Te plains pas, regarde ailleurs

Y’a pas qu’ l’Afrique où tout est noir
Plus d’esclaves au Qatar qu’en Égypte antique
L’Asie se réveille enfin
Et de l’Europe, imagine la fin !
Obama veut soigner son pays
Les Républicains n’en ont pas envie
Et en  Grèce, partout on dégraisse
Aux Indes on viole à tout va
La femme est moins sacrée que la vache
Dans beaucoup d’États des USA
La peine de mort n’est sûrement pas en sursis !
Plus près de nous, en Bulgarie,
En Turquie, en Albanie
Même si les noms de ces pays
Riment  avec souris
Crois-tu que les enfants se marrent
Avec Bonne nuit les petits
A coudre des chemises de nuit
En dentelle et des ballons de rugby
Par centaines !

Le Japon colmate ses fuites
Et redoute un nouveau tsunami
Et même au Vatican, le pape François
S’il n’a plus de taudis  ni de favelas
Doit se battre contre les gourbis
Repaire de la mafia
Et veut faire oublier
Que dans son Argentine
Il a fricoté avec la junte de vermines
Imposant la voie divine
Aux victimes violées, sidaïques et trompées
Pour un bout de caoutchouc salvateur
Il a préféré un hypothétique Sauveur !


Allez, j’arrête là
La crise en France elle a du bon,
Et même si Coluche, l’abbé Pierre
Et le secours populaire
Demain, eux, ne seront pas au chômage
Finalement, et j’en suis fier
D’entendre chanter la liberté
Sur les portiques d’écotaxe
De voir fleurir des bonnets rouges…

Et des  bleus et de blancs
Sur les têtes des bambins tout contents
Qui s’en foutent qu’on leur aménage
Leur temps à l’école
Ils savent qu’ils peuvent jeter du pain aux oiseaux
Et qu’à Noël
Quoiqu’il arrive

Ils seront comblés de mille  cadeaux !

le Barde

Il parcourt la lande
Cheveux au vent
A peine retenus par un large catogan
Il la sillonne chaque jour
Pour y puiser sa raison
Sa raison d’être Breton.

Breton de terre, breton d’Argoat
Loin de la mer qui l’impressionne
Chaussures ancrées dans un sol lourd
Réputé pauvre mais pourtant si riche
De ses racines noueuses et solides.

Il en connaît chaque chemin, chaque lopin
Chaque dévers chaque aubépin
Il sait où niche l’oiseau timide
Et où se gite le vieux solitaire.

Il va seul, toujours, le Penn Bazh à la main
Sans crainte d’une rencontre mauvaise
Et s’il croise un vieux calvaire

Lui revient en mémoire quelques vieilles prières
Celles que disait sa mère aux yeux de lumière


Celle qu’il rejoindra un jour, dans un carré de terre.