Le poète a toujours raison
Dit ce poète dans sa chanson
Mais si lui pouvait l’écrire
Et nous l’écouter sans rire
Ça fait parfois bien mal
De côtoyer cette espèce d’animal
Qui nous abreuve de ses bouts rimés
Qu’il tient à nous dédicacer.
Arrêtez ! Arrêtez ! S’il vous plaît
Cessez de vous étaler
Cessez de vous admirer
Vous éclaboussez de vos vers pourris
De vos alexandrins mal construits
Et de vos métaphores bancales
Les poètes dont vous piquez l’original
Vos sujets sont bien pauvres
Et votre inspiration morose
Vous débitez des vers bancals
Comme une machine infernale
Faisant rimer palette de bois
Avec poètes aux abois,
Belle aubépine avec ma voisine
Et lavandin avec magasin
Et vous déclamez
D’une voix de fausset
Aux fêtes de familles
Ou dans des spectacles de pacotilles
Ces bouts de vers mal rythmés
Qui peuv’pas marcher sur leurs deux pieds
Ces strophes insipides
Qui feront de fameux bides.
Oui, poètes pédants continuez
Par vos caricatures
À cultiver la jachère de votre inculture
Et si le cœur vous en dit
Si la crainte ne vous envahit
Venez faire un tour un de ces samedis
Sur des scènes montées dans de bons bistrots
Venez écoutez ces auteurs de bons mots
Ces jeteurs de vers qui n’engendrent pas de
maux
Ceux qui ne se prennent pour des héros
Qui n’envoient ni chez Gallimard ni chez
Maspero
Des manuscrits ringards pour être publiés
Mais qui jonglent avec sourires et bonne
humeur
Sur la corde raide des vrais slameurs
Venez-vous régaler de Grand Manitou, de Clo
De charmeur Slameur Lover , de Toto et
Et de tous les autres grand Cormoran
Qui vous donneront des cours gratuitement
Ou corrigeront vos vers
Seulement contre quelques verres !