mercredi 24 octobre 2012

A lire



Oui, il y a à lire et c'est ici !
 Cependant, la situation au LIBAN me rappelle ceci :

Libre Terre

Sur la route de terre battue que tant de pas avaient foulée
Tu avançais camarade, tenant serré ton vieux fusil rouillé

Seul, dans la nuit noire sans étoiles et sans la fleur aux dents
Avec le seul d’espoir de les rejoindre et ne pas être tué avant

Dans ta poche contre ton corps et toute mouillée de ta peur
Cette seule photo de ta belle en noir et blanc sans couleur

Encore à tes oreilles le chant des partisans et le cri de ta mère
Ne t’en vas pas, petit, des guerres, y en aura plus c’était la dernière

Celle qui a pris ton père, celle qui a rendu folle ta grande sœur
Celle qui nous a laissés dans le trou de terre, dans ces terribles odeurs

Odeurs des corps souillés de frayeur, odeurs des corps baignant
Et dans la sueur et dans l’urine et dans les ultimes excréments

Un dégoût tel qu’il t’a fait prendre à la fin l’arme et la route
Vers des combats de rues, de carrefours, des luttes de doutes

Où la raison s’égare pour des mots perçus par tous ceux
Qui écoutent, antennes tendues vers des ailleurs bien mieux

Paraboles blanches de l’espoir et mensongères histoires
Paroles reçues et qui bêtement incitent à croire

Que leurs auteurs sont au combats, prêts à en découdre
Mais leur fil est tout blanc, leurs aiguilles pas de la poudre

Et ton chant à peine audible sur la route de la ville battue
Ils s’en foutent et tu peux crever au bout de l’avenue

T’auras peut-être sur ton cercueil, le drapeau honteux des vaincus
Une breloque sur ton catafalque, une citation peut être même une rue

Et ta chérie, et ta mère et les quelques rares voisines de noir vêtues
Et ta grande sœur le corps secouée par des rires non retenus

Seront derrière toi sous la grenaille dans un bruit étouffant
Priant Dieu qu’il laisse enfin en paix pour long temps le Liban !



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