vendredi 2 mai 2014

Slam ‘va bien

Slam ‘va bien de me retrouver sur cette scène
Slam’ fait drôle et je dois bien l’avouer mais j’aime
Slam’ fait même un peu peur de dire mes mots
Slam’ ira mieux quand j’vous quitterais bientôt

Y’en a qui s’prennent pour des poètes et qui veulent pas
Qu’on appelle le slam poésie
 On n’écrit pas dans la même catégorie
Nous on est poètes vous êtes à peine des apprentis.

Sur la vague des mots  où navigue votre slam
Nous on pose des  images à faire s’envoler l’âme
Et partout nous cultivons l’emphase
Là où vous estropiez malheureusement les phrases

Nous choisissons avec soin les plus beaux mots
Et notre rythme suit la cadence avec brio
Nous articulons avec soin quand nous lisons
Les jolies stances que nous écrivons pour Lisons !

Oui, m’sieur notre slam slice pas comme un slow
Mais le rythme on connait on manie le tempo
Nous on aime quand ça r’mue comme dans une danse slave
Et toujours  nos phrases slaloment  sans entrave

Oui, m’sieur et même aussi madame poète
Vous ne voulez pas de nous et c’est bête.
Si on ne se dit pas trop poètes
C’est pet ‘t  qu’on est tout simplement modestes.

On revendique les mêmes pairs
Et s’ils sont un peu bancals parfois nos vers
Si le mot rime tout juste avec celui qui suit
C’est qu’on est encore jeunes et un peu libertaires

Et la voix de vieil Hugo tonnant de son exil
Me semble bien près pour dire les mêmes choses
Oui notre terre et l’homme sont toujours en périls
Et comme lui on dénonce toujours les mêmes causes.

Si  nos vers vous semblent mauvais et pas dignes d’être
Immortalisés, sachez m’sieurs dames les soi-disant poètes
Qu’on pense la même chose de vos bouts mal rimés
Et de vos alexandrins mal rythmés.

Foin de vos sonnets et de vos césures déplacées
Ne craignez rien vous ne faites pas d’ombre
A tous les grands Ronsard, Baudelaire et Musset
A Aragon et Verlaine et à l’auteur des mémoires d’outre-tombe.

Slam va bien de vous l’dire je préfère écouter
Ceux qui ne se prennent pas la tête
Qui ne cherchent pas de grand prix
 Mais qui savent faire la fête.

Oui pour nous c’est tous les jours la fête de la poésie
Et si slam va bien d’être sur cette scène
C’est surtout pour crier un grand merci
A tous ceux qui sont vrais dans les mots et dans l’esprit.

Slam va bien mes trois minutes vont finir
Slam m’a fait du bien de vous le dire
Slam j’y ai pris du plaisir
Slam tu es là et tu me fais grandir.

Slam tu es là et tu me fais grandir
Slam tu es là et tu me fais grandir

   

jeudi 13 mars 2014

Semaine de la francophonie : les 10 mots

Les 10 mots maudits maux

Je me suis encore enlivré
A Mots et Images à Guingamp
Ma librairie préférée avait pris tout son temps
Pour exposer dans ses vitrines maudites
Toutes ces tentations bénites
Le premier jour il n’y avait pas foule
Pas de tohu-bohu à rendre maboule
Mais une calme rue Saint-Yves
Une sereine agitation
Le deuxième jour un peu de publicité
Des mots partout des messages affichés
Des annonces diffusées à tire-larigot
Le bouche-à-oreille discret puis crescendo
Pour bien nous ambiancer
La folie commençait à mousser
Puis au fil des mots et des images
La ville n’est plus restée très sage
Il a fallu se saper, se maquiller
Et puis se coiffer oui se faire désirer
Allumer le feu pour chauffer les cœurs
Ambiancer la ville de toutes les couleurs
Mener charivari dans toutes les rues
Et de tous ces livres saluer la venue.
Pour ceux qui n’avaient pas intérêt
Et de nos jours il n’y en a pas tripette
Il a fallu se remuer annoncer téléphoner
Et même envoyer du papier timbré.
Et en fin de semaine enfin
La révolution du livre était lancée
La librairie trop petite pour accueillir
Tous ces lecteurs avides ayant à accomplir
Les gestes sacrés pour compulser
Feuilleter regarder sélectionner reposer
Et sûrement acquérir l’ouvrage
Qu’on ne laissera pas traîner dans les parages.
Pas de fariboles pas de menues babioles
Du vrai du concret du papier pas de traviole
Bien protégé par une couverture en cuir armoricain
Pas de détours pas de zigzags enfantins
Sortez vos billets vos euros vos pépettes
Pour vous cultiver bande d’hurluberlus en fête
N’en faites qu’à votre tête !

OUF ! j’ai fini !!!!



samedi 8 mars 2014

Conte pour annoncer le Printemps !

Alicia cherchait l'amour. Sa vie était trop triste. Elle rêvait, nez en l'air, tête en l'air. Est-ce les yeux levés au ciel qu'elle allait le trouver le bel, le merveilleux amour qui de l'aube claire jusqu'à la fin des jours pourrait la combler ?
Et puis dans la vie, il faut parfois se secouer un peu, que diable !
C'est ainsi que par un bel après-midi de printemps, alors qu'elle avait quitté  Guingamp, ses arbres étêtés, ses  crottoirs souillés et sa Plomée à sec, elle fit une rencontre stupéfiante. Sur la route de Saint Quay, en bordure d'un champ, était posé... Un avion ! Oh ! Pas un gros avion ! Non, un petit monomoteur qui avait pu se poser dans un champ où on avait cultivé des cocos paimpolais... Et sous l’aile  de cet avion se reposait l'être le plus beau qu'elle n'avait jamais vu.
Un beau jeune homme, blond, jean impeccable, boots en cuir fauve, chemise en soie déboutonnée sur un torse qu'on devinait viril et accueillant ! Et ce jeune homme dormait ! S'il avait été dans un champ bosselé, on aurait pu croire le dormeur du Val. Mais le champ était plat, comme la morne plaine de Waterloo. Mais on n'était pas en Belgique, le ciel n'était pas gris et aucune canonnade ne retentissait dans le lointain. Cependant, Jacques Brel aurait pu être là pour chanter : « on a beau faire, on a beau dire, qu'un homme averti en vaut deux, on a beau faire, on a beau dire, ça fait du bien d'être amoureux. » (Le prochain amour).
- S'il te plaît, apporte-moi un verre d'eau !
- Hein ?
- S'il te plaît, apporte-moi un verre d'eau !
- Mais en quel honneur ?
- Oh, pardon ! Dit le beau jeune homme en sautant sur ses pieds comme s'il avait été frappé par la foudre. Conscient de sa méprise il se présenta :
« Je suis vraiment désolé, je me croyais chez moi et je vous avais pris pour une domestique.
- Ah ! C'est sympa, rétorqua Alicia. Comme ça vous avez des domestiques ?
-Bah oui ! Je suis un prince.
- Un prince ?
- Oui,  le Petit Prince de Saint-Exupéry…
À ce moment précis un cri sonore et strident retentit dans le ciel. Nous sommes, rappelons-le, tout près de Saint-Quay-Portrieux. Et à Saint-Quay-Portrieux, comme partout au bord de la mer,  il y a des ... des…. Non pas des mouettes mais des goélands. Et justement un magnifique goéland argenté tournoyait dans le ciel au-dessus du monomoteur du petit prince. Et tout à coup, il fondit sur l'avion et se posa sur l'aile !
- Bonjour !
- Euh… Bonjour, bredouilla le petit prince.
- Oui, bon… bon bonjour, bafouilla Alicia.
- Fait beau aujourd'hui, ajouta le goéland.
- Oui, il fait beau ! J'en profitais justement pour faire un petit tour sur la terre.
- Sur la terre ? Mais tu es venu en avion... -
- Bah forcément, je suis le petit prince !
- O.K. ! Alors moi, je suis Jonathan le goéland !
- Ah, d’accord ! Et moi je suis Alice au pays des merveilles ?
- Sûrement ajouta le goéland.  Et, tu  cherches, tu cherches… Sais-tu bien ce que tu cherches ? tu as quitté Guingamp, qui n'est pourtant pas une citadelle, pour aller vers la liberté ?.. Et toi, petit prince, regarde le ciel. Demande-toi : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? Et tu verras comme tout change. "Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être"
Aucune grande personne ne comprendra jamais que tout cela a tellement d'importance ou pas du tout d'importance. Laissez couler vos rêves, tête en l'air, nez en l'air, marchez et retenez ceci : « les 21,22 et 23 mars à SaintAgathon, c'est le Printemps du Conte et de la Poésie. Alors on vous y attend pour rencontrer Alice, Jonathan, Saint-Exupéry et tant d'autres encore.





mercredi 5 mars 2014

L'Herbe Folle

Voici le lien pour lire et/ou télécharger l' Herbe Folle, revue de poésie réalisée avec mes amis Jean Albert Guénégan et Paul Dirmeikis.

C'est ICI

https://drive.google.com/file/d/0B6oBDJTbzgP5cWRmd0hzZXFJT2s/edit?usp=sharing


lundi 24 février 2014

Pour mes amis Slameurs


Le poète a toujours raison
Dit ce poète dans sa chanson
Mais si lui pouvait l’écrire
Et nous l’écouter sans rire
Ça fait parfois bien mal
De côtoyer cette espèce d’animal
Qui nous abreuve de ses bouts rimés
Qu’il tient à nous dédicacer.
Arrêtez ! Arrêtez ! S’il vous plaît
Cessez de vous étaler
Cessez de vous admirer
Vous éclaboussez  de vos vers pourris
De vos alexandrins mal construits
Et de vos métaphores bancales
Les poètes dont vous piquez l’original
Vos sujets sont bien pauvres
Et votre inspiration morose
Vous débitez des vers bancals
Comme une machine infernale
Faisant rimer palette de bois
Avec poètes aux abois,
Belle aubépine avec ma voisine
Et lavandin avec magasin
Et vous déclamez
D’une voix de fausset
Aux fêtes de familles
Ou dans des spectacles de pacotilles
Ces bouts de vers mal rythmés
Qui peuv’pas marcher sur leurs deux pieds
Ces strophes insipides
Qui feront de fameux bides.
Oui, poètes pédants continuez
Par vos caricatures
À cultiver la jachère de votre inculture
Et si le cœur vous en dit
Si la crainte ne vous envahit
Venez faire un tour un de ces samedis
Sur des scènes montées dans de bons bistrots
Venez écoutez ces auteurs de bons mots
Ces jeteurs de vers qui n’engendrent pas de maux
Ceux qui ne se prennent pour des héros
Qui n’envoient ni chez Gallimard ni chez Maspero
Des manuscrits ringards pour être publiés
Mais qui jonglent avec sourires et bonne humeur
Sur la corde raide des vrais slameurs
Venez-vous régaler de Grand Manitou, de Clo
De charmeur Slameur Lover , de Toto et
Et de tous les autres grand Cormoran
Qui vous donneront des cours gratuitement
Ou corrigeront vos vers
Seulement contre quelques verres !






dimanche 23 février 2014

Le p’tit gars qui venait d’Kiev

Kévin aime pas les keufs
C’est pas un kabyle il vient de Kiev en Ukraine
Tout près d’là y’a Poutine et son Kremlin
Poutine le grand tsar qu’aime pas les homos
Alors forcement à Kiev aussi on les crève
C’est une kabbale et Kévin est en cavale
Pas de Kawasaki pour avaler les kilomètres
Se planquer dans les trains se faire tout p’tit
Êtes malin presqu’un p’tit rikiki
Êtes virils avec les routiers polonais
Surtout pas broncher quand ils parlent de pédés
S’faire conduire à Paris c’est là l’Pays d’la Liberté.
Mais dans la capitale, y’a aussi des cannibales
Valls comme ses copains de droites chassent les sans papiers
Et tous les réfugiés. ils n’ont pas de kalachnikovs
Mais des armes aussi dures des arrêts d’expulsions
Des camps de transits pas en simple visite
Des reconduites sans sommations
Vers ton pays pour direct la prison.
Alors Kévin se cache
Mais il a beau sur le dos se couvrir d’un kabig
Y passe ’ra jamais pour un breton chic
Coiffé d’un keffieh attablé devant un kebab
En train de siroter un kéfir
 Y s’fera encore remarquer
Transpirant toujours le kolkhoz
Et la nomenklatura du Komsomol.
Plus un kopek en poche
Il a faim.  Devant l’étal de Momo, l’arabe du coin

Il chourave deux kiwis et un p’tit kaki
Y ‘en a même pas pour un kilo
Et c’est manque de pot
Y’avait deux policiers municipaux
Il s’est fait arrêter et conduit au dépôt
Entre quatre murs, lui qu’est pas crack du kung-fu
Y’avaint  deux skinheads qu’aiment pas les bronzés
Et encore moins les pédés
Kévin qu’est pas méchant y s’en prend plein les dents
Knock-down au premier round
Mais putain c’qui fut long ce dernier combat
Il a pas lutté longtemps not’pauv’petit gars
Quand au matin les matons
Tranquillement ont fait leur tournée
Dans la cellule y sont trouvé not’Kevin qu’avait cessé de respirer
Et deux cons allongés qu’étaient en tarin de roupiller
Ils en ont pris pour cinq ans mais dans deux ans à peine
Ils seront libérés pour continuer à casser du pédé
Et au cimetière du quartier
Comme personne ne l’a réclamé
 et comme on a pas pu l’identifier
Dans l’carré des inconnus on a enterré
Le p’tit gars qui venait d’Kiev
Qu’avait crû à Paris
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer
Il pourrait vivre en paix et aimer


23/02/14



Slam pour Isa


Toi mon âme
Toi mon bien
Toi ma chair
Et toi ma dame
Toi ma fleur
Toi ma gloire
Toi mon histoire
Et toi mon île
Toi mon jaborandi
Toi ma Katioucha
Toi ma langoureuse louve
Et toi mon merveilleux manga
Toi mon nid
Toi mon oliban
Toi ma parole
Et toi ma quiétude
Toi mon roseau
Toi mon sceptre
Toi mon totem
Et toi mon urbaine
Toi ma wagnérienne
Toi ma xanthie
Toi ma yèble
Et toi mon zénith

De l’aube pleine jusqu’à la fin des jours
Je hurle sur tous les toits
Plus percutant que mille percussions
Plus rapides que cent mille violons
Plus éclatant qu’un million de cuivres
Libérées par Mille Davis et Ibrahim Maalouf
Plus swinguant que les cordes de Brassens
Et la contrebasse du Père Nicolas
Dans l’ache et le serpolet
Et même sur les cornes du bélier
En cueillant la rose de Ronsard
Au garde-à-vous sous l’étendard
Plus violent que mille supporters du P.S.G.
Plus effrayant que la tempête déchaînée
Toi mon adorée
Toi mon boomerang
Toi ma catapulte
Et Toi ma divine
Toi mon imprévisible envie
Toi mon éblouissante félicité
Toi ma golden
Toi ma hyacinthe
Toi mon incantation
Et toi ma jouvencelle

J’irai de Brest jusqu’à Besançon
Depuis la Rochelle jusqu’en Avignon
Je traverserai  les six continents
Et même aussi l’Atlantide
Je naviguerai sur toutes les mers du monde
Et je traverserai le Pacifique
J’irai de la Terre à la Lune
Sous le soleil des Tropiques
Seul à travers l’Atlantique
J’irai demander à la lune
Même si la lune n’est pas là
Et à l’étoile des neiges
Qui prend le petit train dans la montagne

Toi mon doux koala
Toi mon mystérieux larghetto
Toi mon silencieux mantra
Et toi mon envoûtante nietzschéenne
Toi ma gentille odelette
Toi ma parfaite pavane
Toi mon indispensable quintessence
Et toi mon bel romancero
Toi ma douce symphonie
Toi mon triomphant Te Deum
Toi mon universel ultimo
Toi mon sensible vibrato
Toi ma fougueuse walkyrie
Et toi ma dernière xième
Toi ma mélodieuse youtse
Et toi mon adorée ziggourat

A tous ceux qui m’ont supporté ce soir
Qui se demande c’est quand la fin de l’histoire
Pour ne pas te troubler
Ne pas te faire trembler
Je ne le dirai pas
Je ne le crierai pas
Mais je le penserai tout bas

Je t’aime Isabelle