Alicia cherchait l'amour. Sa vie était trop triste. Elle
rêvait, nez en l'air, tête en l'air. Est-ce les yeux levés au ciel qu'elle
allait le trouver le bel, le merveilleux amour qui de l'aube claire jusqu'à la
fin des jours pourrait la combler ?
Et puis dans la vie, il faut parfois se secouer un peu, que
diable !
C'est ainsi que par un bel après-midi de printemps, alors
qu'elle avait quitté Guingamp, ses
arbres étêtés, ses crottoirs souillés et
sa Plomée à sec, elle fit une rencontre stupéfiante. Sur la route de Saint
Quay, en bordure d'un champ, était posé... Un avion ! Oh ! Pas un gros avion !
Non, un petit monomoteur qui avait pu se poser dans un champ où on avait
cultivé des cocos paimpolais... Et sous l’aile
de cet avion se reposait l'être le plus beau qu'elle n'avait jamais vu.
Un beau jeune homme, blond, jean impeccable, boots en cuir
fauve, chemise en soie déboutonnée sur un torse qu'on devinait viril et
accueillant ! Et ce jeune homme dormait ! S'il avait été dans un champ bosselé,
on aurait pu croire le dormeur du Val. Mais le champ était plat, comme la morne
plaine de Waterloo. Mais on n'était pas en Belgique, le ciel n'était pas gris
et aucune canonnade ne retentissait dans le lointain. Cependant, Jacques Brel
aurait pu être là pour chanter : « on a beau faire, on a beau dire, qu'un homme
averti en vaut deux, on a beau faire, on a beau dire, ça fait du bien d'être
amoureux. » (Le prochain amour).
- S'il te plaît, apporte-moi un verre d'eau !
- Hein ?
- S'il te plaît, apporte-moi un verre d'eau !
- Mais en quel honneur ?
- Oh, pardon ! Dit le beau jeune homme en sautant sur ses
pieds comme s'il avait été frappé par la foudre. Conscient de sa méprise il se
présenta :
« Je suis vraiment désolé, je me croyais chez moi et je
vous avais pris pour une domestique.
- Ah ! C'est sympa, rétorqua Alicia. Comme ça vous avez des domestiques ?
-Bah oui ! Je suis un prince.
- Un prince ?
- Oui, le Petit Prince
de Saint-Exupéry…
À ce moment précis un cri sonore et strident retentit dans le
ciel. Nous sommes, rappelons-le, tout près de Saint-Quay-Portrieux. Et à
Saint-Quay-Portrieux, comme partout au bord de la mer, il y a des ... des…. Non pas des mouettes mais
des goélands. Et justement un magnifique goéland argenté tournoyait dans le
ciel au-dessus du monomoteur du petit prince. Et tout à coup, il fondit sur
l'avion et se posa sur l'aile !
- Bonjour !
- Euh… Bonjour, bredouilla le petit prince.
- Oui, bon… bon bonjour, bafouilla Alicia.
- Fait beau aujourd'hui, ajouta le goéland.
- Oui, il fait beau ! J'en profitais justement pour faire un
petit tour sur la terre.
- Sur la terre ? Mais tu es venu en avion... -
- Bah forcément, je suis le petit prince !
- O.K. ! Alors moi, je suis Jonathan le goéland !
- Ah, d’accord ! Et moi je suis Alice au pays des
merveilles ?
- Sûrement ajouta le goéland.
Et, tu cherches, tu cherches…
Sais-tu bien ce que tu cherches ? tu as quitté Guingamp, qui n'est
pourtant pas une citadelle, pour aller vers la liberté ?.. Et toi, petit
prince, regarde le ciel. Demande-toi : le mouton oui ou non a-t-il mangé la
fleur ? Et tu verras comme tout change. "Brisez vos limites, faites sauter
les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté
comme un droit, soyez ce que vous voulez être"
Aucune grande personne ne comprendra jamais que tout cela a
tellement d'importance ou pas du tout d'importance. Laissez couler vos rêves,
tête en l'air, nez en l'air, marchez et retenez ceci : « les 21,22 et 23 mars à
SaintAgathon, c'est le Printemps du Conte et de la Poésie. Alors on vous y
attend pour rencontrer Alice, Jonathan, Saint-Exupéry et tant d'autres encore.