Elle allait
à la gare sa valise à la main
Je la
suivais de loin d’un regard hagard
Elle en
avait assez de ce train-train quotidien
Elle voulait
accélérer,
Elle prenait
le TGV, c’est bien
Elle m’a
laissé là Tout seul sur le triste quai
Sans un
regard dans son compartiment
Elle s’est
installée confortablement
Le TGV était
chauffé, il faisait froid sur le quai
J’ai allumé
une cigarette, le TGV ne fumait pas
Sans bruit
il a démarré, et moi je m’en suis retourné
J’ai remonté
la rue jusqu’à l’avenue
Il était
loin le soir où elle était venue
Arrivant en
pleine nuit de son pays de l’Est
Elle errait
serrée dans sa petite veste
Protégeant
contre elle un petit paquet
Coffre-fort
de sa vie
C’est tout
ce qu’elle avait
Je lui ai
tendu mon envie
Cela faisait
longtemps que j’attendais
D’un air
malheureux elle m’a dit oui
Vers mon
petit septième je l’ai entraînée.
Et on s’est
aimé non pas d’amour
Et d’eau
fraîche mais de RSA,
De resto du
cœur et de secours pop.
Puis un jour
elle a eu ses papiers
Je lui avais
appris le français
De mon petit
septième elle s’est lassée
Pour un
rez-de-chaussée elle m’a quitté.
Dans mon
logement tout triste
Qui tutoie
le ciel sous les toits
J’ai attendu
sur le lit défait
Un SMS qui
me disait
Je suis bien
arrivée
Alors, j’ai
ouvert la fenêtre
Un grand bol
d’air j’ai avalé
Et puis… j’ai sauté.
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