samedi 9 février 2013

hommage à l'absente (extrait)


I devant la vieille bâtisse où tu vivais maintenant

Et les lampadaires brillaient quand j’ai démarré, juste après ton appel, dans le petit matin qui disait viens, viens, maintenant tout de suite n’attends pas tu ne comprends donc pas ? non je ne voulais pas comprendre l’incompréhensible, tu avais dit l’indicible ce que je n’osais entendre de ta bouche. Tu appelais après tant de silences, tant d’absences et quand pendant mes nuits seul  j’aurais tant voulu entendre ta voix rassurante, là dans le matin qui se devinait à peine tu me disais de préparer ma peine. Et maintenant je roulais à peine réveillé à peine habillé sur la route qui mène vers cette grande bâtisse qu’elle habite depuis quelques mois. Cette bâtisse qu’elle n’aime pas et moi je croyais bien faire. Que pouvais-je lui offrir de plus je n’avais jamais imaginé avoir à supporter avoir à la loger à la vêtir à la distraire à la supporter à ne plus savoir ou pouvoir l’aimer.
Sur la route les lampadaires défilaient comme autant de guides vers ce que je refusais. Et je suivais je suivais cette route dans le petit matin qui se faisait moins blême à fur et à  mesure que le soleil pointait ses pauvres rayons à l’est. Et plus j’imaginais la fin de ce chemin qui menait à cette grande bâtisse plus les lampadaires s’éteignaient et plus ma nuit m’enfonçait vers la peur, vers l’angoisse vers le refus et ce que je refusais je l’avait tant imaginé tant  fait en rêve mais ce n’était pas le matin et il n’y avait pas de lampadaires éteints et de pauvres rayons de soleil dans ce petit ciel de fin d’automne.
Sur le parking, j’ai freiné je ne sais pas comment j’avals garé l’auto je ne voyais rien d’autres que les murs blancs de cette grande bâtisse et je savais que les portes allaient s’ouvrir inexorablement jusqu’à la dernière au fond du couloir où reposait à jamais L’ABSENTE.

II   J’ai entendu le téléphone, avant toi pour une fois. J’ai entendu le téléphone striduler dans le matin encore tout blême.
Sa voix était voilée. Viens, me dit-elle, viens vite, c’est pressé.
Moi, j’ai répondu, je viendrai ce midi, ce matin, je dois travailler.
Non, a-t-elle crié. Viens maintenant, vraiment.
Quelques minutes plus tard, je roulais vers la maison.
Je roulais vers la maison qui n’était pas sa maison ; je roulais vers la maison qui n’était pas notre maison.
Sur la route, les lampadaires défilaient. Les lampadaires s’éteignaient un à un. À l’est ,  la lumière se faisait plus sereine, plus nette. Et mon cœur battait au rythme de ce départ.
La lumière se faisait plus nette et les larmes commençaient à m’embuer la vue.
Ma vue s’épaississait à mesure que je devinais. Je savais ce que j’allais trouver et les lampadaires étaient éteints. À l’est le soleil se levait. Sur ma vie, la nuit commençait.
La nuit s’épaississait devant mes phares allumés ;  dans le jour bien levé, sur le parking, je me suis arrêté.
Je devinais ce que j’allais trouver ; je savais ce qui était arrivé.
Les portes s’ouvraient, les unes après les autres, toutes les portes, inexorablement.  Toutes me conduisaient sans retour possible vers ce qui m’attendait. Ce qui m’attendait, je le savais ; je ne pouvais plus reculer.
Devant la dernière, une blouse blanche. Deux yeux clairs qui m’attendaient dans un visage sombre à peine éclairé par le jour que pénétrait  la grande baie vitrée. Le jour était bien là ; la vie devait s’arrêter. La blouse blanche s’est écartée. Ce qui m’attendait, je le savais ; je devais avancer.
Au fond de la pièce, sur un lit blanc, blanc, plus blanc que ton visage que je ne voulais pas regarder.
Tu étais là, je n’avais plus à imaginer : tu étais là, bien là, déjà L‘ABSENTE.




Au fond du couloir une blouse blanche
Comme pour m’accueillir ce matin là
Quand la porte s’est ouverte
Non elle ne m’a pas suivie






Au fond de la couche sans couleur
Ton visage bordé de tes cheveux lumineux
Seul lumière dans cette pièce sans âme
Où ils t’ont posée ou déposée





Au fond de ma tranquillité
 C’est alors que je revois tout ces moments
Passés près de toi sans en profiter

Peu à peu tu deviens L’ABSENTE









Au fond de la pièce tout habillée de blanc
Sur une couche bordée de draps
Plus pâle que les rayons de soleil
A peine levé dans le matin blême






Au fond de ma tête vidée
A force d’avoir roulé pour espérer
Doucement tes traits se figent

Dans la noirceur de ce vertige



dimanche 27 janvier 2013

SPÉCIAL COPINAGE

Ceux qui sont des actifs du Printemps du Conte et de la Poésie


Clothilde est   et ici 

Vassili se positionne ici , éventuellement......  !!!!   (serait-il paresseux, le conteur ?)





Je traîne provisoirement aussi  au Nouvel Obs

Nos élus, élues siègent par ici


  les invités 







( à suivre)





Le Printemps du Conte et de la Poésie

Le Printemps du Conte et de la Poésie de Saint Agathon





Tout est LA

vendredi 25 janvier 2013

jeudi 13 décembre 2012

UN QRCode

Youppi : c'est tout chaud

 

dimanche 11 novembre 2012

mercredi 7 novembre 2012

Comment peut-on vivre ainsi

Comment peut-on vivre ainsi

Il était arrivé là par hasard, un matin
Ses pas d’errance et de demandes le portaient
Inexorablement dans un souvenir lointain
Une souvenance qui le taraudait
Un long chemin qui durait déjà depuis si longtemps
Que de marches, de démarches, de tours et de détours
Depuis qu’il était tout enfant sorti à peine vivant
Du ventre de la vie, arrivant dans le jour
Blême.

S’éveillant dans ce monde, le doute était là
Quelqu’un, quelqu’autre manquait : absence
Alors, il ne pouvait vivre comme ça
Il voulait savoir, il devait savoir : l’importance
Etait dans la découverte aussi terrible soit-elle
Depuis des dizaines d’années, il errait sans cesse
Quête d’un indicible Graal ou d’un soi-même improbable
L’empêchant de vivre, d’aimer, de grandir peut-être
Même.

Que de questions, que d’erreurs, que de reproches
Aussi de tous ceux qui le prenaient pour un fou
Que de drogues, d’alcools, d’artifice moches
Pour qu’il puisse avoir toujours la tête hors du trou.
Que de cris, que de coups, que de larmes, que de sang
Que de gens blessés, que de regrets enfin
Mais rien n’y pouvait, rien n’importait plus sans ménagement
Que la découverte, que l’approche de cette fin
Dilemme.

Et il était arrivé là, dans ce pays inconnu et ignoré
Il avait ouvert la grille rouillée du vieux parc
Les oiseaux s’étaient tus, la brise avait cessé,
Il s’était avancé évitant ses propres remarques
A ce moment  la pluie était doucement tombée
Comme pour dissimuler d’avance les larmes qu’il allait verser
Elle surgit là, tout à coup, pierre blanche dans l’herbe coupée
Toute blanche avec ses simples mots
Anathème

Quand il surgit du néant, tout lui revient
Son enfance et avant son enfance
Son prénom qu’il n’entendait jamais, ces autres noms
Qu’on lui donnait, cette différence avec les autres,
Ces pardons sans cesse renouvelés, tout s’expliquait enfin
Sur la pierre blanche, stèle tellement sordide
Était écrite la courte histoire de celui qui avait vécu avant
Ce frère trop tôt parti et qu’il devait remplacer
Haine !