texte en hommage à mon ami Bernard C.
Boulot brutal à Bordeaux
Bonjour banal sans banderoles ni banjo !
Baratin ou baragouin, bref....bavardage
Bertrand buvait bravement, Byrrh,
Brandy, bocks de bière, beaujolais et autres boissons, tout sauf tord-boyaux.
Il buvait beaucoup et bizarrement, il bouffait bien ! Il se bâfrait de
betteraves, de blinis, de bigorneaux et beaux belons, de bars et barbues , de
blanquettes, beefsteaks et bourguignons,
de Brie, bleu de Bresse et beaufort , de bigarreaux et bananes et de babas.
Bref ! Des banquets de banquiers. Bavant comme un bébé devant son biberon,
bavettes de bœuf au beurre, biscuits, boîtes de bonbons et bouchées, toute
bonne bombance lui était bénéfique.
Dans les bars et
brasseries qui bouffaient son budget et où il
bloquait ses breaks, Bertrand
rencontrait Brigitte la brésilienne, Brieuc le brancardier breton, Brando le
birman, et Bryan, le boxeur bulgare. Que de bonnes bousculades autour d’un
bourbon ou d’une brillante bouteille de
blanc au bouquet balsamique ! Bras
dessus-dessous, les braillements, les
baisers, bécots et bisous n’étaient point blasphèmes braillards à
braquer les bourgeoises et les bourgmestres bougons !
Bertrand boursicotait à la
Bourse avec son bon Bogart, le bouquiniste et Bernard le baladin qui habitait
près de la basilique Saint Jacques (oui,
je sais, c’est la Chapelle ! Mais, chapelle ça ne commence pas par un
« B » !) Bernard avait bourlingué de Brest à Besançon, de Bégard
à Bourbriac et même de Bourg la Reine à
Bosc-Bordel. Il baguenaudait, batifolait, babillant dans la bagatelle, besognant
à coup de baisemain les blondasses bien brossées. Quant au beau Bogart, pas tant de
bouleversements ! Natif de Bordeaux, bordelais il restait boulonné. Benoit, le
bijoutier boulonnais, grand bonnet des
bagues en Baccara, avait blâmé les boursicoteurs de tant de bienfaits boiteux !
Car, ils en bloquaient des billets de banques et des bénéfices, les bougres
bluffeurs.
Las, un bath bateau de bestiaux de Bogota
bouleversa les boss bordelais. Un bonze bossu, biélorusse
de surcroit, balança son barda près du Bar des
bidonneurs. Bientôt, tous les bérets furent en berne. Il ne bénit point
les besogneux hors du besoin , ne les
berça pas de basiques bémols de Beethoven et autre bécarres de Berlioz, mais ce
fut un bazar de béliers bêlant sous des belvédères belges, un brame de
belles-sœurs burkinaises devant les becs béants de leurs bébés , une bastonnade de baskets basques devant un
bastion batave, un boucan de bastos bavarois,
une belliqueuse bataille de barricades comme à la Bastille ! Bref, loin
des béatitudes et des babilles de Barbie, notre baryton bouddhiste bouscula Bertrand,
Bernard de la basilique Saint Jacques et le bon Bogart et, les bascula derrière les barreaux du baptême de
Bouddha.
Nos ex-banquiers barbus, bienheureux
comme des bambins d’une banalité ballote, bigots comme des bacheliers battus,
devinrent bénévoles bibliques et rentrèrent au bercail.
Bertrand ne
biberonnera plus que de la Badoit, fit
des bivouacs de bâton de berger et de biscottes beurrées et bombarda de bon
cœur une bonasse biographie de Bergson qui fit un boum sauf dans les bordels
bordelais !
Francis
DELEMER
Veillée
du 22/04/2013