Parus, à paraître, en cours... des "Poèmes",du slam,des contes et toutes sortes de textes. pas de quoi avoir un Prix !
samedi 11 avril 2020
mercredi 8 avril 2020
dimanche 5 avril 2020
Silence (Confinement 20 jours)
Écoute
nul bruit nul pas nulle voix
entends ce silence
je ne savais pas son existence
qui le crée
comment se forme-t-il
absence de sons
absence de mouvements
à quoi servaient-t-elles
ces longues avenues vides
tu te souviens des fumées
des odeurs d’essence,
des couleurs
tu te souviens de la foule
des attentes des bousculades
et des sirènes qui couvraient tout
des bolides rouges des fourgons noirs
des clignotants orange ou bleus
dansant au rythme des deux-tons
prioritaires
et le reste
tu t’en rappelles encore
ce n’est déjà qu’un souvenir
Ah retrouver cette agitation
ces mouvements ces musiques ces projecteurs
ce bruit
un instant
un instant seulement
pour me dire
que j’existe. 05/04/2020
vendredi 3 avril 2020
Droit de sortie
Malou ma chienne mon prétexte
mon visa mon autorisation dérogatoire
grâce à toi, chaque jour c’est le même cérémonial
remplir l’imprimé dater minuter signer
le bâton de marche
ah oui
les gants le flacon de gel hydro alcoolique
les mouchoirs en papier
masque ou pas masque
le téléphone la carte d’identité
la laisse…
vraie check liste de pilote
ou inventaire à la Prévert…
en route
Quelle route
à droite à gauche
au choix
la ville la campagne
la forteresse ou les vignes
être tranquille
une heure
soixante minutes
pas plus
3 avril
Confinement +18
mercredi 1 avril 2020
On avait dit que le printemps allait revenir
On avait dit que le printemps allait revenir
que s’en était finit des longues nuits froides
des soirées interminables à attendre que le temps passe
on nous avait dit bientôt plage sable soleil
les marchés colorés les légumes parfumés les fruits charnus
on nous avait promis des journées qui chantent
on faisait des rêves de vacances des sorties entre amis
des grillades et des plateaux de fruits de mer
des bouteilles de vin frais des verres embués
On nous avait promis tant de promesses
les robes légères les cheveux au vent les visages halés
les mômes courant en chantant
et même les chiens fricotant
et puis, et puis
les blouses blanches
les masques et les solutions hydroalcooliques
les gestes barrières
la peur
la peur au ventre
des visages graves à longueur d’antenne
restez chez vous
des imprimés pour sortir
et des listes de chiffres les atteints, les entrants, les
morts
et les morts
et les enterrements sans familles
les crémations comme dans de tristes souvenirs
combien de temps combien de temps encore
plus d’amour facile
l’ennemi est chez moi
il me dit résigne toi
et je ne le crois pas
non, j’veux pas crever
j’ai pas fini de vivre
je veux encore du soleil
des plongeons dans la mer
des embrassades à tout va
serrer les mains
claquer des becs
j’veux pas crever pas tout seul
pas dans un lit de réanimation
étouffé
j’veux pas crever pas encore
pas encore
pas encore
j’suis pas si vieux
j’suis pas trop vieux…
mardi 31 mars 2020
le fil à suivre
Avec ce confinement qui dure
depuis quinze jours j’ai perdu le fil de mes idées. Pourtant il est bien là, le
fil. Pas le fil à plomb : je ne peux pas bricoler. Tout ce qu’il faut pour
bricoler ne fait pas partie des denrées de première nécessité. Alors, je reste
à la maison.
Un fil à la patte, je passe des
coups de fil. Ce qui est idiot, soit dit en passant, car mon Smartphone n’a pas
de fil. Donc j’appelle les amis sans perdre le fil de la conversation. On
parle de tout et de rien., suivant les affinités de chacun.
Sébastien regrette d’avoir remisé
son fils à pêche. Patrick n’a plus de fil barbelé pour finir l’enclos de ses
abeilles. Catherine épluche ses haricots verts sans laisser le moindre fil.
Grâce au réseau sans fil, je
parcours la planète sans perdre le fil de mes conversations.
Pendant ce temps, Isabelle
choisit son plus beau fil à repriser après l’avoir démêlé tel un fil d’araignée.
Et que font Philippe et Philomène ? Ils poursuivent le fil de leurs
discussions. Pas facile à suivre le fil de leur vie. Ils sont toujours sur le
fil du rasoir, à croire que l’un ou l’une veut passer l’autre par le fil de l’épée.
Et tel Moïse confié au fil de l’eau, leur vie compliquée démêle le fil d’Ariane
suivant un hypothétique fil rouge à se casser les dents. Le fil dentaire ne
sert à rien. De toute façon leur vie est cousue de fil blanc, elle ne tient qu’à
un fil, elle leur donne du fil à retordre et suit tant bien que mal le fil du
courant.
Quant à moi j’arrête. Mon fil
conducteur est cassé et le facteur n’est pas là pour le raccommoder avec un
joli fil doré !
lundi 30 mars 2020
cococo vid 19
Terre morte rues désertes silence
ombres furtives dans la
nuit silence sortir braver l'interdit avoir envie on
ne regarde plus devant trop
d'inconnu même pas de questions seulement espérer vivre échapper à la bête cette bête plus petite que l'imagination pouvait se la
représenter
aucun romancier n'avait
écrit une telle catastrophe
mais cette bête plus terrible que mille dragons des légendes
cette bête qui tue homme femme enfant vieux jeune sans prévenir
cette bête est là
tout autour partout en nous
alors on
nous dit on nous
dit à longueur d'antenne des voix qui
envahissent et l'espace et l' esprit
des voix qui conseillent
qui ordonnent qui décrètent
ô poète détruit le mot
liberté ce mot qu’Éluard écrivait sur des
cahiers d’écolier
les écoles sont fermées
la bête y est elle rôde sournoise silencieuse
inattendue
Pas de malades imaginaires
pas de Toinette pour s’écrier
le poumon vous dis-je le poumon
car c’est lui qu’elle attaque la
bête empêche de respirer elle attaque le souffle le souffle qui est la vie
alors combat combat
de chaque instant avec des armes désuètes
nos masques et nos gants le
lavage des mains jusqu’à l’usure
l’évitement le
confinement les gestes
barrière et la clé
la clé pour fermer cette
barrière qui la possède
on n’ose plus vivre d’ailleurs vivre
pourquoi pour qui
c’était mieux avant ah
oui oui c’était mieux avant
le coronavirus
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