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lundi 9 décembre 2019

Dire dire encore


Combien de barreaux à scier
et combien d’outils à trouver
de pierres à arracher
de portes à enfoncer
de cerveaux à exploser
frère de Palestine ami turc cinéaste de l’est
poète à jamais condamné
taisez vous donc
murez-vous dans le silence
brûlez votre papier
cassez vos crayons
tout ce qui vous rapproche de la potence

Il fut un temps où vous étiez assis près des puissants
partageant les mêmes scènes les mêmes tables
les mêmes tribunes
vos poitrines étaient couvertes de breloques rutilantes
les éloges pleuvaient sur vous
vous étiez les invités permanents de ceux qui brillaient
derrière vos œuvres
 et puis les temps ont changés
les belles avenues couvertes de fleurs sont maintenant chemins de calvaire
les micros sont coupés, les expositions interdites.
Les dictateurs, les nationalistes les chefaillons protégés par les puissances de l’argent
 par les kalach'boys par les démocrates donneurs de leçons ont tourné la roue
vous n’êtes plus les gagnants on vous montre du doigt
les invectives tombent, les crachats vous visent
et quand quelqu’un
 homme simple, femme aimante, révolté de l’injustice
élève la voix pour permettre d’entendre la vôtre,
tague des murs, colle des affiches, s’empare de la rue
on l’ignore on le montre
on détourne le regard
on se bouche les oreilles
les passants aveugles et sourds tout à coup
se cachent pour ignorer
il reste seul combattant inutile
désespéré de ses gestes
seul sacrifié pour que vous puissiez exister

combien de cadavres anonymes
jonchent les trottoirs de Téhéran
les cours de Bagdad, les impasses d’Istanbul
combien de fosses perdues
pour recueillir des étudiants chinois
Poète tu ne sauras pas compter
Et tes mots résonneront moins fort encore
Que les images de BFM télé
Mais le mot reste ta force
Ta seule arme de conviction
Et il faudra t’amputer
Pour t’empêcher de crier.


Regard éteint


Je ne crains rien
ni l'Ankou ni la Camarde
je les ai vu à l'aube
venir prendre un ami musicien
une flûte à ses côtés
qu'il tenait fort serré
il n'a rien vu venir
il s'est laissé emporté
Ça n'a pas fait de bruit
je n'ai pas entendu un cri
c'était au petit matin
en ce milieu de juin
j'ai glissé ma main
sur son regard éteint
plus aucune flamme jamais
ne le fera briller
ses lèvres dessinaient pourtant
un léger sourire enfantin
mais aucun éclat de rire
ne jaillira plus jamais
silence ami musicien

et quand viendra mon tour
pas sûr que je fixe rendez vous
ce n'est pas sur un lit d'hôpital
que je veux finir mes jours
hélas de cela je ne suis pas maître
aurais-je encore un seul ami poète
pour me dire adieu
un ami poète, un apôtre ou un démon
pour m'accompagner sur le chemin
de la crémation
entendrais-je Johnny chanter
allumez le feu
y aura-t-il le son des guitares
pour faire danser les flammes
dans les yeux
ou le silence pour l'oublié
le silence
pour oublier ma présence dans toutes vos absences.


2018/mai 2019
carnet rouge




jeudi 27 août 2015

Quatre

Tu entends ce grincement… inquiétant
Cependant tu n’attends personne même en Harley Davidson
Ces roues qui grincent dans la nuit
Dans ce silence d’ennui
C’est qui c’est pour qui
Ferme la porte, les fenêtres
Arrête de trembler comme une feuille de hêtre
Ce n’est rien  rien que des histoires
Que l’on se raconte le soir sans gloire
Juste pour passer le temps tiens, à propos
Elle a quel âge ta vieille peau
Ça fait longtemps que tu vis
 Hein pourquoi on t’appelle papy
Oui t’en as vu t’en a connu des équipages
Et des filles dès ton plus jeune âge
T’en as connu des aventures
Et même plus d’une fois des mésaventures
T’en as suivi des études au collège au lycée
Peut-être même à l’université
Tu ne te souviens plus très bien
Ça remonte à bien trop loin
Et pour gagner ta vie le boulot
Tu as donné t’as pas gagné le gros lot
Tu as sué, tu t’es crevé rarement enthousiasmé
À trimer comme un pauvre diable dans des ateliers
Fermés dans les usines noyées dans les fumées
À attendre que l’heure de la retraite sonne
À compter les trimestres monotones
T’as eu une toute petite vie
Tu ne la voyais pas comme ça sous anesthésie
Et elle est passée finalement trop vite
Espace de temps ininterrompu de fuites
Fuites devant tes responsabilités
Devant ta pauvre famille désunie mal soudée
Des enfants sans travail des maisons pas payées
Des voitures astiquées des vacances à l’étranger
Et des queues à pôle emploi des saisies d’huissiers
Des soirées devant la télé à gueuler vive le PSG
En sirotant des bières à devenir obèses
En bouffant du noir sans jamais de parenthèses
À bouffer du curé du syndicat à voter FN
À refaire le monde avec des sourires de haine
Je ne te parle pas du reste des petits enfants
Qui sont les seuls à penser qu’ils t’aiment sincèrement
Mais qui ne te le disent pas ça ferait trop gnangnan
Des copains de bistrot qui t’aident à supporter
Les longues soirées d’hiver et les Ier novembre glacés
Tes dahlias en potées que tu déposes empoté
Sur la tombe de celle qui a enduré
Toute une vie sans aucune étoile pour la faire scintiller
Et ce soir dans ton petit deux-pièces de cité
Dans cette ville que t’as jamais quittée
Tu retrouves des contes d’enfances
De vieilles légendes des pays d’errances
Gravées dans cette mémoire que tu perds peu à peu
Tu n’as pas eu le cancer estime toi heureux
Remarque Alzheimer c’est sûrement pas mieux
Tu sais plus si t’as mangé ce midi tu perds
Tous tes repères et dans le soir qui tombe austère
Tu n’as aucune prière que ces songes étranges
Ces histoires d’autrefois que tu retrouves maintenant
Ces histoires de morts d’esprits et de revenants
Oui tu le sais c’est l’heure et t’as tellement peur
Que tu n’oses crier tu te mets à trembler
Bien sûr tu le savais mais t’avais toujours cru
Ne connaitre ni le moment ni l’heure t’as perdu
Range ton portable cela ne sert à rien tu le sais bien
La charrette de l’Ankou approche ce n’est rien
Tu ne meurs pas charcuté transfusé amputé
Écrasé dans ta voiture un soir d’été
Sur ton lit tu peux t’allonger tranquille
T’es chez toi chez toi tu comprends pas à l’asile
Demain les voisins diront c’est une belle mort
Il n’a pas souffert regarde on dirait qu’il dort
T’as fait ton temps c’est bien ainsi

Allez,
Ainsi soit-il !

27/08/2015


mardi 18 août 2015

Silence ...facile


Silence
Réponse lente
Solliciter l’homme
Docile rebelle

Mi-stère de l’amitié
Si savoir aider suppose cette
Façon de te faire parler
Note bien cela et
Pause toi en silence

Ta voix cassée ne résonne plus

Ton chant du cygne vogue loin

Tu as seulement l’espoir

De faire sonner une guitare

J’écoute nos souvenirs
                Je fredonne d’anciennes images
                              
Je clos mes lèvres sèches
Inutiles maintenant
N’ayant plus que mes yeux

Pour te faire sourire.

samedi 8 août 2015

Trois

si ce soir dans

le silence pesant qui

tombe

dans l'allée

déserte

de l’endroit

de tout repos

je croyais perce

Voir

un simple

murmure

s’échappant de la stèle


gravée


je pourrais


croire

jeudi 6 août 2015

Deux

Voix éteinte
Instrument sourd
T’entendre encore une fois
Une fois seulement

Rire de ton rire
Chanter dans tes silences
Fredonner sur tes danses
Te délivrer de ton bâillon

Noire blanche croche
Pour une gwerz inachevée
Tes lèvres veulent crier

Assez !

mercredi 5 août 2015

un




Encre desséchée
asphalte mouillé
mots délavés
dernier départ


 fuir plus loin encore
casser les murs
être dehors


 pluie de vie
soleil de mort


 mésarriver


vendredi 31 juillet 2015

Les vacances...

Matin de vacances



Ouvrir un œil
Ouvrir l’autre
Bailler
Se retourner
Se rendormir
Ouvrir un œil
Ouvrir l’autre
Rebailler
Se retourner
Se rendormir
Ouvrir les deux yeux
Se dire : il est trop tôt
Se rendormir
Entendre sa douce
Qui se coule en douce
Se lever
Zigzaguer jusqu’aux toilettes
Se soulager
Tituber jusqu’au canapé
S’y affaler
Attendre son café
Le boire
En attendre un autre pour être réveillé
Et puis bailler
Péniblement se lever
Se traîner jusqu’à la salle de bain
Et penser
Pas la peine de se laver
Y’a la piscine
Enfiler un maillot de bain
Sortir dans le jardin
Se faire piquer par une guêpe
C’est vraiment trop bête
Gueuler
S’enduire d’Apaisyl
C’est vraiment une tuile
Alors mieux vaut
Se recoucher pour la journée !

Soir de vacances

Ce soir c’est repos
Pas envie de balancer des mots
Y’a des moments comme ça
Tu peux pas l’expliquer vraiment
C’est la fatigue, la grève des sentiments
Une espèce de lassitude
La fin de la quiétude
Et tu peux pas expliquer pourquoi
Pourtant t’es avec les copains
Les filles sont toujours aussi sympa
Le ciel est bleu
La musique est bonne
T’as bien mangé et même un peu bu
Mais rien n’y fait Il manque le truc
Pour te faire décoller !
Non, j’ai pas parlé de poudre, de fumée de joints
C’est pas mon truc tu le sais  bien
J’préférerais un petit câlin
Une balade au bord de mer
Un petit tour dans le bois de sapin
Un vieux film avec Gabin
Ou un prélude de  Chopin
Enfin, un truc quoi, un truc bien.
J’ai pas d’envie : j’arrive pas à aligner trois mots
Encore moins trouver une rime riche
Une belle figure de style, un jeu de mots
Un oxymore, un acrostiche
Rien rien n’y fait
C’est le désert, mais y pas de sable chaud
La feuille reste blanche
Du bas jusqu’en haut
Et je m’épanche :  ça y est, j’suis poète maudit
Est-ce que j’ai tout écrit ?
Putain c’est court une vie
C’est que la mienne est finie
Alors j’ai mettre un point
Un gros point
Point final
C’est d’un banal
Allez, ça ira mieux demain,
 demain
Peut-être bien
Peut-être bien….





mercredi 24 juin 2015

Il est

Il est.
Il est encore.
Encore et encore.
Dans le souffle de la vie
Dans le murmure du vent
Dans la brise et la tempête
Il est.
Dans le flux montant
Dans la marée qui vague
Dans le vague du temps
Il est.
Sur la cime enneigée
Dans la plaine et la taïga
Dans les roches du Sahara
Et les sables de Gobi
Il est.
Dans les échos de ta voix
Dans les friselis de tes sourires
Dans tes larmes de peine
Il est.
Et à la fin du temps
Quand en  vain on le cherchera
Quand il dira : j’étais

Je partirai.

mardi 23 juin 2015

La route de l'Homme

 Sur la route qui mène à l’homme il n’y a pas que des choses bonnes. Et s’il n’y avait que des choses bonnes, pas sûr que l’homme nous étonne.
Entre les pierres qui roulent et des engins qui déboulent pas certain que l’homme tienne debout -  parcours de casse-cou
 Il avance en peinant            naturellement            et si c’est bravement qu’il se met en mouvement il y en a pour bien longtemps        -        Prendre son temps.
Sur la route depuis son enfance il a laissé toute exubérance   -        apprendre à prendre patience et à prendre les coups        -        en silence
De son berceau à l’âge ado la vie lui dresse tout un tableau
Fais pas si fais pas ça toute cette mascarade          -         on va te dresser pas de dérobade -  Penser pour lui
Lui apprendre       le dresser            le dresser à obéir         obéir à tous désirs des maitres à penser         des maîtres à penser pour lui.
Tellement bien le dresser qu’il s’est redressé !       il a rué !    il a crié !    il a vomi sa haine -  hurler pour sa liberté.
Interdire d’interdire  préférer s’enfuir et nuire        nuire et désobéir         dans les rues de la ville nouveaux plaisirs
Prendre de la vitesse            prendre le monde de vitesse                  pas de faiblesse finie la gentillesse       vivre sa jeunesse         ça presse
Moteur de sa vie         carburant de détresse essence      essence à exploser les sens          rouler à contresens     donne lui du sens
A ta vie               ton envie   ton souci d’affranchi   tout étourdi
Ne plus rester     seul   vivre en bande            retrouver l’état originel      
Dans le clan        la tribu                simple élément  du tous ensemble                          ensemble          être      fort
Etre fort     sans effort dominer   faire bloc   résister   ne rien laisser de
Sa liberté
Liberté de tout faire    liberté pas gagnée       liberté aliénée
Liberté finie
Enfermé     prison                quatre murs ou plus
Le dresser           le dresser à obéir           obéir à tous désirs des maitres à penser            des maîtres à penser pour lui

Se taire      se laisser faire              discipline de fer           ne pas s’en faire
Attendre    heure         jour   nuit   semaines   mois          nuit   nuit   nuit
Attendre    puis           sortir
Sortir                   puis           attendre
Sans savoir quoi          ne plus penser
Pas réfléchir       se laisser fléchir s’abrutir     fuir               re fuir
Dans des fumées          des verres          des verres fumés des verres de fumées
Ne plus voir        ne plus devoir              ne pas savoir      ne plus croire
Boire déboires avoir peur du miroir préférer l’isoloir
Noir trop noir     ne plus vouloir   ne plus rien valoir      se laisser choir
Pas d’espoir        plus d’espoir  noir
Alors                                                        
bonsoir !