jeudi 7 juillet 2016

Jardin en poésie

Je me suis assis
dans le jardin
il m’a parlé de poésie

en termes simples
sans chichi
il m’a fait redécouvrir
ce que je suis

Voir
les roses s’habillent d’orangé
les hortensias pavoisent
en couleurs tricolores :
ils savent que c’est l’ Euro ?

Entendre
les bourdons s’affairent
au supermarché
de la grande consoude.
les avettes atterrissent au port
de lourdes valises de pollen
aux pattes.
le merle du faite du cabanon
annonce -chant prétentieux-
mille nouvelles conquêtes.
le pinson pinsonne
le pigeon se tait 
sur son nid
incubateur discret

Sentir
Parfumerie gratuite
aux multiples rayons
il faudrait être fou
pour dépenser plus

Ressentir
les tentacules
du saule pleureur
me caressent
les moucherons
me taquinent
aux pieds l’herbe est chaude
en fin de visite

Goûter
quelques groseilles acides
sont restées pâles
le soleil est tardif cette année :
il savait  que c’était l’été ?
pour les pommes
il faudra attendre
seuls les menthes et les romarins
parfument l’haleine


le jour résiste
puis abandonne
une pâle lune
en demi-quartier
s’annonce au loin

dans deux mois
c’est l’automne
est-ce possible
de vieillir…
si vite ?

 07/07/2016


vendredi 1 juillet 2016

météo été 2016

Depuis si longtemps
que le ciel se déverse
sur nous
un mot disparait
soleil
c’est quoi déjà

les flaques s’éternisent
les floc s’apesantissent
les ploc se découvrent
ces sons emplissent
l’immensité grise
cessons de nous plaindre

des antennes sur les toits
-qui fument en juin-
tant de chaînes à regarder
ça permet de briller
en société

tiens, il y a encore des incendies de forêts
mais loin loin
tout là-bas
là où je n’irai jamais

en vrai.


(oser)

(Oser )

La pie en haut du sapin
de son œil torve
guette
puis caquette
enfin jacasse plutôt
qu’importe
son cri m’agasse

-ma belle-mère au réveil


sans titre 3


bouquets d’iris
couleurs dans le gris du ciel

taches d’ives oubliées
sur les rives des marais

le vent jongle avec les nuages
la pluie s’annonce pour ce soir

les chèvres écrasent les brins d’herbe
pour en faire un plancher de bal

sur la plage les bateaux se sont couchés
les sternes rient
les goélands gueulent

rester là encore
encore
 un peu.


sans titre 2

Origines


les maisons sont posées
ça et là
le long du
chemin
comme autant de mégalithes
mystérieux
jonchant le chemin des ancêtres
les portes sont
fermées
les volets
clos
sur l’avenir des anciens
qui ont pris le temps de passer
pour venir lentement jusqu’à
 nous



Sans titre 1



Un mot
un signe  point  tiret virgule
un mot encore
et à la réflexion
quelques autres de plus


Le poète parle
le public écoute
il parle parle parle
plus de mots qu’il en a
écrits
le silence du public
 s’impose
bémol sur portée
l’écoute se concentre sur la
mouche
qui se pose sur le front du

poète

À Lucie

À Lucie
Les têtes dodelinantes
des pivoines cramoisies
chantent sous les cordes
d’acier
de ton ukulélé ciselé
Un parfum de folie
s’empare
de mon cœur attendri
–– Fille, tu fais vibrer

La vie !