jeudi 27 août 2015

Quatre

Tu entends ce grincement… inquiétant
Cependant tu n’attends personne même en Harley Davidson
Ces roues qui grincent dans la nuit
Dans ce silence d’ennui
C’est qui c’est pour qui
Ferme la porte, les fenêtres
Arrête de trembler comme une feuille de hêtre
Ce n’est rien  rien que des histoires
Que l’on se raconte le soir sans gloire
Juste pour passer le temps tiens, à propos
Elle a quel âge ta vieille peau
Ça fait longtemps que tu vis
 Hein pourquoi on t’appelle papy
Oui t’en as vu t’en a connu des équipages
Et des filles dès ton plus jeune âge
T’en as connu des aventures
Et même plus d’une fois des mésaventures
T’en as suivi des études au collège au lycée
Peut-être même à l’université
Tu ne te souviens plus très bien
Ça remonte à bien trop loin
Et pour gagner ta vie le boulot
Tu as donné t’as pas gagné le gros lot
Tu as sué, tu t’es crevé rarement enthousiasmé
À trimer comme un pauvre diable dans des ateliers
Fermés dans les usines noyées dans les fumées
À attendre que l’heure de la retraite sonne
À compter les trimestres monotones
T’as eu une toute petite vie
Tu ne la voyais pas comme ça sous anesthésie
Et elle est passée finalement trop vite
Espace de temps ininterrompu de fuites
Fuites devant tes responsabilités
Devant ta pauvre famille désunie mal soudée
Des enfants sans travail des maisons pas payées
Des voitures astiquées des vacances à l’étranger
Et des queues à pôle emploi des saisies d’huissiers
Des soirées devant la télé à gueuler vive le PSG
En sirotant des bières à devenir obèses
En bouffant du noir sans jamais de parenthèses
À bouffer du curé du syndicat à voter FN
À refaire le monde avec des sourires de haine
Je ne te parle pas du reste des petits enfants
Qui sont les seuls à penser qu’ils t’aiment sincèrement
Mais qui ne te le disent pas ça ferait trop gnangnan
Des copains de bistrot qui t’aident à supporter
Les longues soirées d’hiver et les Ier novembre glacés
Tes dahlias en potées que tu déposes empoté
Sur la tombe de celle qui a enduré
Toute une vie sans aucune étoile pour la faire scintiller
Et ce soir dans ton petit deux-pièces de cité
Dans cette ville que t’as jamais quittée
Tu retrouves des contes d’enfances
De vieilles légendes des pays d’errances
Gravées dans cette mémoire que tu perds peu à peu
Tu n’as pas eu le cancer estime toi heureux
Remarque Alzheimer c’est sûrement pas mieux
Tu sais plus si t’as mangé ce midi tu perds
Tous tes repères et dans le soir qui tombe austère
Tu n’as aucune prière que ces songes étranges
Ces histoires d’autrefois que tu retrouves maintenant
Ces histoires de morts d’esprits et de revenants
Oui tu le sais c’est l’heure et t’as tellement peur
Que tu n’oses crier tu te mets à trembler
Bien sûr tu le savais mais t’avais toujours cru
Ne connaitre ni le moment ni l’heure t’as perdu
Range ton portable cela ne sert à rien tu le sais bien
La charrette de l’Ankou approche ce n’est rien
Tu ne meurs pas charcuté transfusé amputé
Écrasé dans ta voiture un soir d’été
Sur ton lit tu peux t’allonger tranquille
T’es chez toi chez toi tu comprends pas à l’asile
Demain les voisins diront c’est une belle mort
Il n’a pas souffert regarde on dirait qu’il dort
T’as fait ton temps c’est bien ainsi

Allez,
Ainsi soit-il !

27/08/2015


mardi 18 août 2015

Silence ...facile


Silence
Réponse lente
Solliciter l’homme
Docile rebelle

Mi-stère de l’amitié
Si savoir aider suppose cette
Façon de te faire parler
Note bien cela et
Pause toi en silence

Ta voix cassée ne résonne plus

Ton chant du cygne vogue loin

Tu as seulement l’espoir

De faire sonner une guitare

J’écoute nos souvenirs
                Je fredonne d’anciennes images
                              
Je clos mes lèvres sèches
Inutiles maintenant
N’ayant plus que mes yeux

Pour te faire sourire.

vendredi 14 août 2015

KASTELL AN ANKOU : encore deux dates

14 et 21 août à21:30

12, 13 et 16 août  : repas contés au Temps des cerises

Le  15 , c'est la Veillée !




le 22, deuxième soirée au centre Vacances EDF-GDF de Trébeurden à 21:00

samedi 8 août 2015

Trois

si ce soir dans

le silence pesant qui

tombe

dans l'allée

déserte

de l’endroit

de tout repos

je croyais perce

Voir

un simple

murmure

s’échappant de la stèle


gravée


je pourrais


croire

jeudi 6 août 2015

Deux

Voix éteinte
Instrument sourd
T’entendre encore une fois
Une fois seulement

Rire de ton rire
Chanter dans tes silences
Fredonner sur tes danses
Te délivrer de ton bâillon

Noire blanche croche
Pour une gwerz inachevée
Tes lèvres veulent crier

Assez !

mercredi 5 août 2015

un




Encre desséchée
asphalte mouillé
mots délavés
dernier départ


 fuir plus loin encore
casser les murs
être dehors


 pluie de vie
soleil de mort


 mésarriver